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Cloée Viens et son conjoint, Alexandre Cornellier, n’ont pas froid aux yeux. Partant de zéro, ils ont donné vie en quelques mois à leur projet de ferme de champignons. L’animateur du balado Le son de la Terre a rencontré la copropriétaire de Mycep, ferme de champignons, pour parler de son entreprise, mais aussi des défis existant dans ce type de production.
Q Peux-tu me parler de toi et de ce qui t’as menée à ce projet de ferme de champignons qu’est Mycep?
R Je viens du milieu de l’événementiel. J’ai eu l’opportunité, dans le passé, de travailler notamment pour de grands événements sportifs comme le Grand Défi Pierre Lavoie. J’ai par la suite bifurqué dans le monde agricole. Je viens d’une famille de pomiculteurs de Rougemont. J’ai eu aussi l’opportunité de travailler à la Cidrerie Milton, ce qui m’a rapprochée du côté plus agricole. À la fin de la pandémie, j’ai sauté dans le train d’Expo-Champs et du Salon de l’agriculture, où j’ai eu l’opportunité de travailler directement avec des producteurs et j’ai eu un coup de cœur pour le milieu. Et je ne suis pas toute seule dans ce projet, il y a également mon conjoint. Nous sommes vraiment complémentaires. Lui, c’est un amoureux de la nature, un amoureux des végétaux. Quand on s’est rencontrés, on a réalisé qu’on avait tous les deux une folie pour les plantes. On en avait au-delà d’une centaine chacun. Depuis, on a troqué les plantes contre les champignons. Mon chum a toujours rêvé d’être maraîcher. Son grand-père était botaniste au Jardin botanique de Montréal. C’est vraiment dans ses veines, l’agriculture. Un jour, on s’est dit : “Let’s go, on y va”, et on a embarqué dans cette folie qu’est l’agriculture urbaine.
Q Concrètement, comment produit-on des champignons? Quel genre d’installations avez-vous?
R On se concentre sur une production verticale. On mise sur la hauteur pour être en mesure d’avoir non seulement une bonne variété, mais aussi une bonne production. Nous sommes dans un local de 2 000 pieds carrés et à terme, on est en mesure de produire environ 500 kilos de champignons par semaine. C’est beaucoup de production. Nous avons trois salles de fructification dans lesquelles on va miser sur les conditions optimales d’un bel avant-midi d’automne : température tempérée, petite bruine, taux d’humidité élevé, lumière… De notre côté, on a investi dans un système d’automatisation qui contrôle tous ces paramètres-là. On contrôle tout, que ce soit l’humidité, le changement d’air, la luminosité et, évidemment, la température. Nous sommes une ferme urbaine qui fait des champignons dans des blocs, un peu comme un terreau. C’est à base de granules de bois et d’écailles de soya. On va ensuite ajouter des grains qui ont été colonisés par le mycélium et on laisse ça agir pendant deux semaines dans le noir. Le bloc devient alors blanc. Par la suite, on lui donne de l’oxygène et toutes les belles conditions mentionnées plus haut et nos champignons vont se mettre à pousser.
Q Quelle a été ta première réaction lorsque tu es arrivée à votre local, vide?
R À la base, notre local était un local d’entreposage pour des sacs agricoles en vrac. Il y en avait jusqu’au plafond. Il y avait seulement du gypse sur les murs et c’était pas mal tout. On a mis beaucoup d’amour dans ce local-là. La première fois où mon père y a mis les pieds, il n’en a pas dormi pendant deux jours tellement il se demandait ce qui nous avait pris de louer ce local, avec tout le travail à faire. Mais nous sommes super fiers! On y a mis beaucoup d’amour et beaucoup d’heures, Alexandre et moi. On a aussi eu de l’aide de nos familles, mais aussi d’autres fermes de champignons qui nous ont donné pleins de trucs. Aujourd’hui, on est fiers de ce local. On y a réfléchi pendant un an avant de s’implanter ici. L’agriculture intérieure, pour moi, c’est un peu l’agriculture du futur. Je trouve ça l’fun parce que les gens qui viennent son super intrigués. Ils ont le goût de voir ça. Ma nièce me disait : « Ma tante, tu ne peux pas dire que tu as une ferme parce que tu n’as pas de champs et tu n’as pas de grange », mais dans le fond, c’est la nouvelle façon de faire de l’agriculture, plus proche de la population qu’on dessert. Je trouve ça vraiment stimulant d’aider à nourrir notre communauté.
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