Balado 5 juillet 2024

L’audace au cœur de l’identité de la caméline

L’animateur du balado Le son de La Terre, Vincent Cauchy, a discuté avec Chantal Van Winden, propriétaire et fondatrice de Signé Caméline, une entreprise qui offre des produits à base de caméline, notamment des huiles alimentaires. Il en a profité pour parler avec elle des débuts de son entreprise, il y a un peu moins d’une dizaine d’années.

Q  Comment a débuté votre aventure dans la caméline?

Un chercheur allemand était venu faire une présentation à un groupe d’agriculteurs et notre agronome, Carl Bérubé, était présent. Mon mari, Raymond, a voulu intégrer la caméline en rotation des cultures avec le maïs, le soja et le blé. On voulait l’incorporer à l’alimentation animale. Puis, pendant huit ans, nous avons fait des tests avec une approche assez scientifique pour trouver les meilleures variétés pour faire de l’huile.

Q  Du côté de l’entreprise Signé Caméline spécifiquement, à quel moment avez-vous su que ça allait fonctionner?

On a commencé la production dans notre garage, histoire de voir si le marché allait accepter notre produit. Comme Apple, dans le fond (rires). C’est quand même audacieux d’arriver avec un produit de caméline alors que personne n’en parlait. Personne ne connaissait même le mot caméline. On a commencé comme ça tranquillement et après avoir eu une commande d’une palette au complet pour le supermarché Avril, c’est là qu’on s’est dit que ça allait fonctionner, qu’il y avait un attrait pour notre produit. Et on est embarqués dans la construction de notre usine.

Q  Vous avez rapidement percé le marché des grandes bannières du monde alimentaire. Comment on fait pour mettre un pied dans des endroits comme ça?

Pour être bien franche, je dirais que tout est une question d’audace. Quand on a eu nos premiers champs à Sherrington, c’était magnifique. Mon neveu m’a dit qu’il avait des contacts avec le journal local. On les a invités à venir prendre des photos. Je leur ai demandé deux à trois semaines avant de publier, le temps que je puisse développer quelques points de vente dans la région. Le lendemain, je reçois un appel. Ils vont publier la semaine prochaine, à la une du journal. J’ai alors nommé plein plein d’épiceries qui étaient dans ma liste, mais que je n’avais pas eu le temps de confirmer. Le lundi matin, j’ai pris ma valise et je suis allée dans les points de vente en leur disant qu’ils n’avaient pas vraiment le choix puisque je les avais nommés dans l’article (rires).

Q  Et ça a fonctionné?

Oui! En fait, la première semaine, je l’ai passée à aller faire des livraisons dans ces points de vente parce qu’ils écoulaient rapidement l’inventaire. Puis, l’article a été repris par d’autres médias un peu ­partout au Québec. Quelqu’un du Conseil de la transformation alimentaire a vu ça et m’a incitée à participer au concours Innovation en alimentation. On l’a fait, mais nous n’étions pas admissibles puisque le règlement demandait d’être en affaires depuis au moins un an. Finalement, le conseil d’administration s’est réuni et a changé le règlement en question, nous permettant de participer… et nous avons gagné, seulement six mois après avoir lancé nos ­premiers produits!

Q  J’imagine que ce genre de reconnaissance vous a permis d’ouvrir des portes.

On a fait un communiqué de presse immédiatement après, en s’assurant d’avoir des points de vente un peu partout au Québec. C’était extraordinaire d’avoir gagné ce premier concours-là pour nous.