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Dans le cadre du balado Le son de la Terre, l’animateur Vincent Cauchy a rencontré William Overbeek, un producteur aux multiples chapeaux. Celui-ci est non seulement codirecteur des Fermes Overbeek, mais il s’occupe aussi des services de drones de la ferme. Et au passage, il termine un doctorat en sciences de l’environnement. Voici un extrait de cette rencontre.
Q Comment c’est de pouvoir faire ses propres recherches dans ses champs?
R C’est certain que c’est une grande chance. Surtout en sortant de l’école, c’est une occasion qu’on voit disparaître. Donc de pouvoir en faire à la ferme, c’est un gros plus. En même temps, on ne le fait que très rarement. Dans le cadre de mon doctorat, c’est arrivé une seule fois qu’on utilise une parcelle de terre pour faire un essai qu’on qualifie de non productif. Mais on s’entend que la majorité des essais qu’on fait ont pour objectif d’augmenter la productivité ou du moins la rentabilité de la ferme. Le but reste quand même d’en dégager un profit et de réussir à en vivre.
Q Est-ce qu’il y a des exemples de projets qui ont été implantés chez vous et qui ont fonctionné de façon pérenne?
R Pour l’instant, je dirais qu’une des choses qui ont changé, c’est le semis de seigle suivant le soya et avant le maïs. L’objectif est de couvrir le sol entre la récolte de soya et le semis de maïs. Pour expliquer la logique derrière ça, il faut savoir qu’un sol en santé se définit par trois choses. Il faut qu’il y ait le moins de travail de sol possible pour un sol non compacté. Il faut aussi avoir un bon écoulement d’eau à la surface et un bon drainage. Et finalement, on peut viser d’avoir une plante vivante en tout temps le plus possible sur le sol, avec une diversité dans les espèces qu’on utilise, autant pour récolter que pour recouvrir. Donc le fait d’avoir une culture du mois d’octobre jusqu’au mois de mai de l’année suivante, c’est bénéfique. C’est une possibilité d’avoir une plante qui croît, qui prend l’énergie du soleil, qui la transforme en sucre et qui nourrit tout ce qui est dans la terre, que ce soit les bactéries, les champignons, les vers de terre, etc. Donc pour nous, le seigle était la solution idéale, puisque c’est une plante qui croît bien en hiver.
Q Est-ce que c’est parfois difficile d’avoir à attendre des années avant de pouvoir valider nos hypothèses?
R Il faut être patient. Je vous dirais que comme on le sait que ça va être long, c’est plus facile de réagir en conséquence. Je ne me sens pas frustré de ne pas pouvoir avancer aussi vite qu’on pourrait le faire en serre, par exemple, ou si on étudiait les bactéries, où il y a une nouvelle génération chaque 36 heures. Je crois que ce qui est le plus difficile, c’est d’éliminer tous les biais. Est-ce que les conditions météo sont les mêmes, est-ce que la génétique a changé un peu? Tout est dynamique. Par exemple, on a beau faire des essais sur une bande traitée et une non traitée, si la bande non traitée par exemple, elle est installée sur un ancien fossé nivelé et que ça ne paraît pas trop, ou un endroit où le chariot à grains passe tout le temps, ça va paraître sur le rendement. Ce sont des biais, d’où l’importance de multiplier les essais.
Pour en savoir plus sur la filiale drones des Fermes Overbeek, sur le cadre réglementaire et le fonctionnement de ces aéronefs, ou encore pour découvrir le parcours de William Overbeek, vous pouvez écouter le balado complet à laterre.ca/balado.