Bien que l’urée importée arrive régulièrement au Québec, ce serait la première fois qu’un navire aussi important est complètement déchargé dans un port du Saint-Laurent.

« C’est le plus gros chargement de fertilisant à arriver d’un coup », affirme Stéphane Laliberté, directeur régional de Yara Canada, une filiale de Yara International qui est active dans 50 pays et se présente comme le principal fournisseur de fertilisants dans le monde.

Cet important arrivage ne s’explique pas par une hausse de la demande, mais par une question de logistique. Il serait plus intéressant de livrer dans un port du Saint-Laurent avec un plus gros bateau que de déposer une partie du chargement au Québec et de continuer avec un laquier dans les écluses de la Voie maritime et les Grands Lacs avec un chargement maximal de 18 000 tonnes. Contrecœur dispose par ailleurs d’accès routiers et ferroviaires qui permettent de livrer l’urée en Ontario, dans les Maritimes, aux États-Unis et ailleurs au Québec.

Yara détient 25 % de Qafco, du Qatar, d’où provient l’urée. Le fertilisant sera livré par les principaux distributeurs du Québec et de l’Ontario tels que La Coop fédérée, Synagri, William-Houde, Growmark et Cargill.

Yara surveille de près le développement d’usines d’urée en Amérique du Nord, où le bas prix du gaz naturel encourage les promoteurs. On pense notamment au projet de La Coop fédérée et d’IFFCO à Bécancour. « Ça s’inscrit dans une série d’annonces en Amérique du Nord », précise M. Laliberté, qui répertorie de cinq à dix projets d’agrandissement ou de construction d’usines d’urée en Amérique du Nord. « Ces projets n’iront pas tous de l’avant », prévoit-il cependant.

Yara a donné le feu vert au projet d’agrandissement qui permettra de doubler la capacité de production à son usine de la Saskatchewan. Les travaux devraient s’achever en 2016, soit un peu avant la date prévue pour le projet de Bécancour.

Le prix de gros de l’urée en octobre 2012 (à partir de l’Égypte) est de 50 $ US de moins la tonne qu’à pareille date l’an dernier. Le marché pourrait évidemment fluctuer d’ici au printemps.