Vie rurale 28 avril 2017

Vol de sirop : de la prison et des millions à rembourser

Le dernier acte dans la cause du plus gros vol jamais commis au Canada s’est joué ce matin à Trois-Rivières, avec le prononcé des sentences de trois des principaux acteurs.

Considéré comme un des cerveaux du vol de six millions de livres de sirop d’érable d’une valeur d’environ 17 M$, Richard Vallières devra rembourser près de 10 M$ à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et purger une peine de huit ans de prison.

C’est la sentence rendue ce matin par le juge Raymond Pronovost à la Cour supérieure de Trois-Rivières. Richard Vallières aura 10 ans pour rembourser la somme, sans quoi il purgera 6 années de prison supplémentaires.

Étienne St-Pierre, acheteur et exportateur du sirop volé, devra purger une peine de deux ans moins un jour dans la collectivité. L’amende compensatoire est établie à 1 M$, qu’il devra remettre à la Fédération en 15 ans. Le non-respect de cette sentence entraînera cinq ans d’emprisonnement supplémentaires. L’avocat de M. St-Pierre n’a pas souhaité commenter la sentence imposée à son client.

Étienne St-Pierre et son avocat, Me. Jean Philippe. Crédit photo: Myriam Laplante El Haïli/TCN
Étienne St-Pierre et son avocat, Me. Jean Philippe. Crédit photo: Myriam Laplante El Haïli/TCN

Rappelons que 350 policiers de la Sûreté du Québec ont été requis et 223 témoins ont été rencontrés dans cette affaire.

Raymond Vallières, le père de Richard, était en larmes lors du prononcé de la sentence. Il devra quant à lui purger une peine dans la collectivité de deux ans moins un jour. Néanmoins, le juge Pronovost a précisé qu’aucune preuve n’avait démontré qu’il avait profité des gains du vol. Propriétaire d’une érablière pendant le méfait, M. Vallières devra seulement payer le sirop non déclaré à la Fédération vendu à son fils, soit environ 82 000 lb, pour une somme de 9 840 $, à rembourser en un an.

Le procureur de la poursuite, Me Julien Beauchamp-Laliberté, s’est dit satisfait des sentences « sévères » imposées aux trois coaccusés. « D’habitude, la jurisprudence donne des sentences moins sévères pour des voleurs. »

C’était un procès spécial, selon le procureur, « pas tellement dans la façon de faire les preuves, mais parce que les crimes étaient inusités. Les sentences représentent l’ampleur du vol ».

Rappelons que le 21 avril, Avik Caron, le principal instigateur du vol, a écopé d’une peine de six ans de prison en plus d’amendes de 1,2 M$.

VOIR AUSSI
L’assurance dédommagera les acériculteurs