Vie rurale 17 janvier 2017

Vers une amélioration des conditions

Des témoignages recueillis par la Terre montrent que la situation tend à changer. Bien connue pour son engagement dans la relève agricole, Sabrina Caron mentionne que l’époque où la conjointe n’était pas payée pour son travail à la ferme est révolue.

« Je ne connais aucune fille de mon âge qui travaille dans une ferme sans être payée. Si j’étais la blonde d’un agriculteur et si je m’occupais de sa comptabilité, je demanderais à être rémunérée; je ne ferais pas de bénévolat pour une maison qui ne m’appartient pas », dit Mme Caron, propriétaire avec son père d’une ferme laitière, près de Victoriaville. Le conjoint de Mme Caron est rémunéré pour son travail à la ferme. Il ne détient pas de parts pour l’instant, « mais il en aura éventuellement », atteste-t-elle.

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À Drummondville, Gilbert Perreault verse un salaire hebdomadaire à sa conjointe, qui s’occupe de la comptabilité de sa ferme laitière. « Ma blonde travaille à l’extérieur, mais me donne un bon coup de main pour la gestion. Je la paye en conséquence. Bien qu’elle ne désire pas devenir propriétaire de la ferme, si j’achète une terre l’an prochain, je la mettrai à son nom », confie-t-il.

La présidente de la Fédération des agricultrices pour la Montérégie Est, Jeanine Messier tient cependant un discours plus nuancé, même concernant les jeunes. « Le phénomène est observable tant chez la nouvelle génération que chez l’ancienne. Les jeunes femmes en parlent dans les assemblées régionales. Par exemple, lorsque le conjoint prend la relève de l’entreprise familiale, la jeune femme vient travailler à la ferme, mais n’est pas rémunérée et n’obtient aucune part dans le patrimoine que constitue cette entreprise », affirme-t-elle.

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