NOTRE-DAME-DE-STANBRIDGE — Avec une extrême précaution, ils ont soulevé un tracteur centimètre par centimètre en moins de 20 minutes pour les besoins de la démonstration. En situation d’urgence, ils agiront beaucoup plus vite pour dégager une victime.

Les pompiers de Notre-Dame-de-Stanbridge viennent de créer la première unité de sauvetage spécialisée en milieu agricole dans la MRC Brome-Missisquoi.

« Dans un secteur agricole comme ici, on a tous des histoires à raconter et c’est pour ça que cette unité de sauvetage nous tient à cœur », témoigne l’un des pompiers volontaires, Sylvain Larose.

Dans cette MRC de la Montérégie, l’agriculture est omniprésente. À Notre-Dame-de-Stanbridge, le directeur du Service de sécurité incendie, Réjean Lemire, estime qu’elle constitue le cœur économique de 90 % de la population. Comme les brigades voisines de Farnham, de Bedford et de Saint-Armand ont déjà développé des spécialités pour les sauvetages nautiques, en espace clos ou en forêt, l’idée d’une unité de sauvetage agricole a fait son chemin à Notre-Dame-de-Stanbridge.

Les récents accidents dans les silos et les fosses à purin ont convaincu l’association des pompiers de former cette unité. Les 10 membres ont d’ailleurs suivi une formation particulière à la Ferme Médic, de Saint-Joachim-de-Shefford. Mieux encore, ils ont aussi mis la main dans leurs poches afin d’acheter la plus grosse partie de l’équipement nécessaire, plus de 30 000 $ jusqu’ici : scie et torche portative à découper le métal, tensionneur et coussins gonflables pour soulever la lourde machinerie agricole.

« Personne n’était vraiment équipé pour soulever un tracteur, soutient le directeur Lemire. Lever un tracteur, ce n’est pas comme le faire avec une voiture. De plus, les pinces de désincarcération ne peuvent découper le métal d’un tracteur. »

La nouvelle unité de sauvetage agricole sera inaugurée officiellement le 15 juillet prochain, lors d’un festival local de la poutine. La municipalité de 690 habitants est heureuse de pouvoir compter sur cette unité.

« La municipalité a mis un peu d’argent là-dedans et en sort grandie, estime Daniel Tétreault, le maire suppléant. C’est l’initiative des pompiers et c’est rassurant de les voir se prendre en main de la sorte. »

L’unité est composée de Stephen Hanigan, Tim Bruenggel, Martin Benoit, Sylvain Larose, son fils Nicolas, Gabriel Neeser, Stephane Barsalou, Sylvain Duquette et Florian Ruchstuhl, les trois derniers étant des agriculteurs.

« Tout le monde vient du secteur agricole ici et en ayant des producteurs parmi nous, ça a aidé », témoigne Christine Falcon, également membre de l’Association.

Les membres, qui sont prêts à recevoir un premier appel d’entraide, croient que leur unité de sauvetage agricole répond à un besoin criant dans leur coin de Montérégie. Bien formés et entraînés, ils espèrent néanmoins n’avoir jamais à intervenir.

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