Patrice, Guylaine et Jean-Pierre Brochu ont officiellement repris le flambeau en 2013 de l’entreprise familiale Agri-Marché, qui possède huit meuneries au Québec et en Ontario, des fermes porcines et avicoles et un centre de transbordement de grains. Dès lors, ils ont préparé le plan de relève de la génération suivante, même si leurs enfants respectifs étaient encore jeunes.

« Avec notre père, la transition s’est faite de 1992 à 2013, et nous avions un peu de retard. Nous avons donc voulu bien préparer la prochaine [génération] », indique Patrice Brochu, président de l’entreprise créée par son grand-père en 1913. Aujourd’hui, Marie-Christine Pépin, fille de Guylaine, et ses cousins Antoine et William Brochu, fils de Patrice, occupent des postes au sein de l’entreprise. Ils ont toutefois dû passer à travers le même processus d’embauche que n’importe quel autre employé.

« On encourage la relève, mais à compétence égale. C’est quelque chose que nous tenons à garder bien séparé dans notre entreprise : notre chapeau de membre de la famille, celui d’employé et celui d’actionnaire », clarifie M. Brochu.

Une passion contagieuse

Marie-Christine, qui est diplômée en finance, a travaillé pour un cabinet comptable pendant quelques années avant de solliciter un poste qui venait de s’ouvrir chez Agri-Marché. « J’ai réalisé que l’entreprise avait des valeurs qui me tenaient à cœur. Je n’ai pas beaucoup connu mon grand-père Donald dans le contexte du travail, mais sur le plan familial, il nous a transmis sa passion pour l’agriculture et pour les gens. On voyait vraiment qu’il aimait ça », confie celle qui occupe aujourd’hui les fonctions de chef comptable au sein de l’entreprise.

Ses deux cousins, William et Antoine, sont respectivement superviseur des approvisionnements et responsable des achats à la manutention.

D’autres membres de la relève potentielle sont toujours sur les bancs d’école. « Ça nous rend très fiers de voir que la 4^e génération souhaite faire croître l’entreprise, indique Patrice Brochu. Mais notre objectif n’était pas d’avoir une relève à tout prix. Nous souhaitions avant tout que nos enfants soient heureux dans leur choix. » Ceux-ci auront à faire face à un défi différent de celui de leur parent, fait-il remarquer. « Nous avons dû arriver à travailler entre frères et sœur. Eux devront le faire entre cousins et cousines! »

Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un dossier sur la relève de certains grands noms qui ont été intronisés au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec publié dans La Terre de chez nous du 5 janvier 2022.