Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les malteurs rencontrés à l’occasion du congrès de l’Association des microbrasseries du Québec, tenu du 14 au 16 novembre à Québec, sont optimistes. L’orge brassicole récoltée au Québec cet automne s’est bien classée.
QUÉBEC – Autant chez Innomalt qu’à la Malterie Caux-Laflamme, la saison d’orge brassicole 2022 est qualifiée de « bonne année ». Loin de combler la demande de microbrasseries en orge brassicole québécoise, la récolte attendue est au moins au rendez-vous.
« On a remarqué que les grains étaient lourds, bien gros. On s’approche du 70 kilos à l’hectolitre, ce qui est presque la même pesanteur que le maïs, alors que d’habitude, l’orge est plus légère. Pour ce qui est de la proportion qui s’est qualifiée comme orge brassicole, ce n’est qu’une estimation, car on la reçoit déjà classée, mais je dirais qu’on est certainement autour du 60 % », a expliqué Normaud Caux, propriétaire de la Malterie Caux-Laflamme, de Saint-Patrice-de-Beaurivage, dans Chaudière-Appalaches.
Rafaël Sanregret, président et cofondateur de la malterie Innomalt, de Sherboroke, en Estrie, a dit avoir la même impression. « On a reçu de très beaux lots, avec un peu de prégermination à cause de la pluie dans certaines régions, mais dans les régions périphériques, ça a bien été. En majorité, les grains répondent bien », a-t-il affirmé.
Pour réussir à se qualifier comme orge brassicole et à répondre aux conditions du maltage, les grains doivent remplir certains critères, tels que l’humidité du grain, sa taille et son taux de germination.
Jean Goulet, administrateur et améliorateur génétique chez le semencier Semican, analyse des lots d’orge brassicole afin de les qualifier. Il confirme l’impression des malteurs. « On a eu un bon rendement [dans les] champs. La qualité est bonne, des gros grains, avec un bon taux de protéines. On a eu un peu de pluie à la récolte, donc certains lots ont prégermé, mais en les traitant rapidement, on est capables de les malter, donc on s’en est bien sortis. »
Moins de producteurs
Même si une bonne proportion de l’orge brassicole s’est qualifiée, la quantité globale de grains n’a pas vraiment augmenté, ce qui implique que la production d’orge brassicole québécoise ne répond toujours pas à la demande des brasseurs.
« Il n’y a pas plus de producteurs. Au contraire, leur nombre a encore diminué cette année par rapport aux autres années, tandis que le blé et l’avoine ont augmenté. Au moins, ça se passe bien pour ceux qui sèment en orge brassicole. Les lots qui ne se qualifient pas pour le maltage, on les dirige vers d’autres marchés », explique M. Goulet.
Il est également trop tôt pour dire combien d’orge brassicole sera semée l’an prochain, selon lui. « Ça risque de se décider après les Fêtes, aux salons agricoles de Québec et de Saint-Hyacinthe. »
Bien que l’orge brassicole engrangée soit de bonne qualité, le combat n’est pas fini, rappelle Rafaël Sansregret, d’Innomalt. « Même si ça a été une bonne saison, il reste à voir sur l’année. Il y a l’entreposage, maintenant, et c’est là qu’on perd beaucoup de lots. Il va falloir se reparler en avril pour voir où on en est. »