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Persuadé que la santé mentale des entrepreneurs et les agriculteurs est laissée-pour-compte par Québec, le député libéral Monsef Derraji a déposé un projet de loi à l’Assemblée nationale, le 10 juin, afin d’inciter le gouvernement à créer un comité et un fonds dédiés à leur bien-être psychologique.
Le projet de loi visant à améliorer le soutien en santé mentale offert à cette clientèle enjoint le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) à veiller à ce que les agriculteurs obtiennent l’aide adéquate et le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) à mettre en œuvre des mesures pour atteindre cet objectif.
Le député du comté de Nelligan, à Montréal, ressentait l’urgence d’agir avec la crise de la COVID-19 qui, selon lui, a accentué « drastiquement » la détresse des entrepreneurs et des agriculteurs. « Bien avant la pandémie, un entrepreneur canadien sur deux témoignait déjà que des problèmes de santé mentale nuisaient à leur capacité de travailler. [..] Il est temps qu’on reconnaisse le problème […] et que l’on dote enfin nos entrepreneurs et agriculteurs de moyens concrets », fait-il valoir.
Plan global
Dans son projet de loi, M. Derraji propose que le MEI mette sur pied un comité de soutien pour chaque région administrative du Québec. Ces comités devraient être formés de membres de plusieurs autres ministères, d’experts en santé mentale et même de l’Union des producteurs agricoles, fait valoir M. Derraji.
Le MAPAQ et le MEI devraient également pouvoir accorder une aide financière à toute personne ou organisme qui remplit les conditions pour « favoriser la recherche sur toute question relative à la santé mentale des entrepreneurs de même que la réalisation et la diffusion de programmes d’information, de sensibilisation et de formation ». « Il doit y avoir un fonds dédié. Si le gouvernement est sérieux, il va aller droit au but. […]Ça prend un plan global et pas que des mesurettes », considère le politicien.
Le député estime par ailleurs que l’enveloppe de 300 000 $ remise par le MAPAQ et le ministère de la Santé à l’organisme Au cœur des familles agricoles, en décembre dernier, était insuffisante. « Les ministères sont là pour supporter la création de la richesse. C’est une bonne chose, mais quand ça va mal, qui les écoute [les agriculteurs]? On les perd dans le système », poursuit M. Derraji.
Ce dernier a d’abord été sensibilisé aux enjeux de santé mentale des entrepreneurs et des agriculteurs des quatre coins de la province alors qu’il était à la tête du Regroupement des Jeunes Chambres de Commerce du Québec. Et le problème qui revenait le plus souvent, selon lui, c’est la difficulté pour un entrepreneur de recevoir des soins, mais aussi d’accepter son état. « Le producteur pense plus à son entreprise qu’à sa santé mentale », souligne-t-il.
Le projet de loi devrait être étudié au cours des prochaines semaines. Le député souhaite que, du même coup, ce sujet cesse d’être tabou. « On n’a jamais vraiment parlé de ça au Québec. Il faut commencer quelque part et aller jusqu’au bout », conclut-il d’un ton déterminé.