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« Lors des réunions de famille, on parle poulet et syndicalisme », lance Claude Mercier à la blague.
SAINT-ROCH-OUEST — C’est que dans la famille élargie de l’éleveur de poulets de chair, ils sont nombreux à élever poulets et dindons ou à produire des oeufs d’incubation. « Comme ma soeur Martine et mon neveu Clément, deux autres de mes frères, et maintenant mes enfants. Mon arrière-grand-père avait acheté cinq fermes sur le rang pour y placer ses cinq garçons. » Cela a fait des petits!
À Saint-Roch-Ouest, dans Lanaudière, David, le fils de Monique Beaudry et Claude Mercier, a repris la ferme en 2010 comme le couple l’avait fait en 1980 de Laurent Mercier. C’est la troisième génération à élever des poulets de chair sur ce site de production, mais la cinquième génération d’agriculteurs. Lorsque Claude achète la ferme familiale,Monique se joint tout de suite comme associée. Durant toutes ces années, ils formeront une vraie équipe.
Peu après le transfert, un incendie ravage les deux poulaillers. Un premier est rasé par les flammes en 1982, et un deuxième en 1986. « À l’époque, au premier plancher du bâtiment, on élevait des porcs et au deuxième étage, de la volaille », décrit Claude Mercier. À chacune de ces épreuves, les éleveurs se relèvent les manches et reconstruisent à neuf.
« Ces événements tragiques nous ont servi de tremplin », dit Claude Mercier. Les anciens poulaillers étaient en fait de vieilles granges en bois aménagées pour recevoir les volailles où il n’y avait que très peu d’automatisation; la ventilation reposait sur l’ouverture et la fermeture de fenêtres, par exemple. Les éleveurs en profitent également pour augmenter la taille des élevages. « Toutes les années ont été de grosses années », relate Monique Beaudry. Expansion, rénovation, construction…le couple est toujours allé de l’avant.
Poursuivre le travail de génération en génération
« On souhaite toujours que les enfants prennent la relève, qu’ils poursuivent le travail effectué de génération en génération. C’est la ferme de l’arrière grand-père de Claude, c’est une fierté, car ce sont nos origines. Mais en fin de compte, cela demeure leur choix », déclare Monique Beaudry-Mercier.
Ce legs d’une génération à l’autre, Monique et Claude Mercier l’ont réussi avec leurs enfants : trois enfants sur quatre sont liés à l’agriculture. David a pris la relève de la ferme de Saint-Roch-Ouest, Mélanie est actionnaire d’une ferme d’élevage de poulets de chair avec sa mère à Saint-Roch-de-l’Achigan, et Marie-Ève, optométriste de métier, détient aussi des parts de l’entreprise parce que cela lui tenait à coeur.
« Prendre la relève, c’est un gros défi pour les enfants, car l’investissement est important. Il faut aussi leur léguer un bon esprit entrepreneurial », explique Monique Beaudry-Mercier. Et le meilleur moyen de transmettre des valeurs aux enfants, c’est d’être un bon modèle. « On croit beaucoup à l’organisation de groupe », dit Claude Mercier. « En fait, si on veut évoluer et prospérer, il faut s’impliquer », ajoute Monique Beaudry-Mercier.
Laurent Mercier aura été certes un modèle inspirant pour ses enfants et ses petits-enfants : membre fondateur de la Fédération des producteurs de volailles du Québec, il en fut président de 1976 à 1989. Il a aussi participé à la mise en place du plan conjoint, a siégé à différents organismes et en a présidé, notamment l’Office canadien de la commercialisation des poulets et le Conseil national des produits.
« Mon grand-père Télésphore était impliqué dans l’Union catholique des cultivateurs [UCC] », souligne Claude Mercier. Celui-ci est maire de sa municipalité, membre fondateur de la coopérative COGENOR et d’une coopérative de télécommunication. Ses enfants ont également suivi l’exemple : Mélanie est administratrice au sein d’une coopérative d’utilisation de main-d’oeuvre (CUMO) et membre du comité de déontologie d’une caisse Desjardins, tandis que David est membre du syndicat de la relève et siège au comité consultatif agricole de sa municipalité.
« Les enfants voient l’importance des traditions familiales, ils réalisent tous les efforts des générations précédentes », se réjouit Monique Beaudry-Mercier. La grande famille Mercier est tissée serrée; cinq ou six fois par année, ses membres se réunissent tous. « Lorsque l’un d’entre nous a besoin d’aide, personne n’hésite à donner un coup de main. Nous, on est toujours là pour appuyer nos enfants, les guider s’ils en ont besoin », conclut Claude Mercier.
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