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Pour une agricultrice d’Abitibi-Ouest, le cumul des petits boulots est un choix. Faire petit, mais faire bien et garder du temps pour socialiser est une priorité pour cette productrice bovine qui en profite aussi pour exprimer sa passion pour l’entrepreneuriat.
SAINTE-ROSE-DE-POULARIES – Jeudi après-midi, c’est au salon de coiffure qu’on retrouve Mélanie Rivard. Diplômée en coiffure depuis ses 18 ans, elle consacre au moins une journée par semaine à cette passion. « Ça rapporte en moyenne 100 $ par semaine. Donc, ce n’est pas énorme, mais c’est vraiment pour le social avec les clients », dit-elle.
L’agriculture occupe une place de choix au sein des discussions. Alors qu’elle se fait faire des mèches, Suzanne Labbé salue les efforts de sensibilisation à l’agriculture que sa coiffeuse-agricultrice fait auprès des enfants, à la fois dans le cadre des visites estivales à la Ferme la Poul-a-ries, mais aussi lorsque Mélanie Rivard se déplace à l’école.
« Sûrement que ça va les toucher de comprendre d’où vient l’œuf, d’où vient le lait. Parce qu’en ville, ils ne savent pas que ça ne pousse pas à l’épicerie », illustre l’enseignante, inspirée par le parcours entrepreneurial de Mélanie Rivard.
Une relève nouveau genre
Si Mélanie Rivard a pu démarrer sa ferme, c’est grâce à un projet du Syndicat des producteurs de bovins de l’Abitibi-Témiscamingue, qui lui a permis d’obtenir 30 vaches de producteurs de la région à moitié prix, projet qui a d’ailleurs reçu le prix Solidarité lors du dernier congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA). « La Financière agricole dit toujours que ça prend 100 vaches pour arriver. Donc 30 vaches, ce n’est vraiment pas assez. Mais à 30 vaches, tu peux travailler à l’extérieur », plaide l’agricultrice devenue une référence pour ce type de microentreprises agricoles.
Son train quotidien dure ainsi une trentaine de minutes en été et environ une heure en hiver. Elle achète aussi son foin, ce qui lui permet de se consacrer à d’autres tâches, notamment la confection de produits de l’alpaga, les visites à la ferme et surtout, l’implication pour la relève agricole au sein de l’UPA, où elle a initié les soirées nouveaux producteurs, genre de 5 à 7 qui permettent à la relève de faire du réseautage.
Place aux femmes
« Je vois beaucoup de nouvelles productrices. Souvent, ce sont les conjointes qui partent avec 30 vaches. Le chum en a 200 et elle veut son petit troupeau à côté pour avoir une certaine part dans la compagnie. Et 30 vaches, c’est correct. Ça apporte un bon revenu quand même », fait-elle valoir, précisant que comme elle a peu de dépenses, la vente de ses veaux et le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles lui permettent de s’octroyer un revenu d’environ 20 000 $ par année.
Mélanie Rivard vient d’ailleurs d’obtenir le titre d’ambassadrice pour les agricultrices de l’Abitibi-Témiscamingue. Le nombre de membres est passé de 3 à 30 au cours de la dernière année. « Je veux vraiment aider les femmes en agriculture. On fait des activités entre femmes ou parfois en famille. Jaser et tout ça, ça fait toujours du bien. J’implique aussi la travailleuse de rang. Je ne suis pas féministe. J’adore les hommes, mais des fois, c’est bien de parler sans que le monsieur soit là », conclut-elle, les yeux brillants.
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