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Comment produire 100 kilos de miel par ruche? L’apiculteur Alain Péricard a rassemblé dans L’abeille et la ruche – Manuel d’apiculture écologique, l’ensemble des pratiques qui lui permettent aujourd’hui de travailler avec des abeilles productives et en santé.
M. Péricard a découvert l’apiculture au cours des années 1970 alors qu’il vivait dans une commune en Abitibi-Témiscamingue. Après avoir mis sa passion en veilleuse le temps d’une carrière d’enseignant à l’Université McGill, il a retrouvé le monde des abeilles au début des années 2000 et pilote depuis une production bio de miel, de produits maraîchers ainsi que de volaille.
L’ouvrage qu’il publie aux éditions Écosociété est essentiellement basé sur ce que la science a à dire en matière d’apiculture. Il intègre aussi quelques astuces qu’il a testées, notamment en ce qui a trait à la lutte aux pathogénies dans les ruches. « Un bon apiculteur doit avoir une approche scientifique et fonctionner par essais et erreurs », a-t-il d’ailleurs souligné en entrevue téléphonique avec La Terre. De plus, l’auteur en profite pour déboulonner certains mythes dans son ouvrage. « Par exemple, plusieurs personnes vont dire que le miel produit en ville est meilleur pour la santé que celui issu de la campagne [en raison de leur exposition aux pesticides, entre autres]. Mais c’est tout à fait faux! »
L’avenir incertain des insectes
Impossible de parler d’apiculture sans aborder la thématique du déclin des insectes. La revue scientifique Biological Conservation vient d’ailleurs de faire paraître sur son site Web une nouvelle étude qui prévoit l’extinction de 40 % des espèces d’insectes d’ici quelques dizaines d’années. Dans le lot, on compte plusieurs pollinisateurs, incluant l’abeille à miel.
Les auteurs de l’étude associent cette baisse à une série de facteurs, notamment la déforestation, la pollution et le réchauffement climatique. L’usage de pesticides dans le monde agricole est aussi montré du doigt. Si rien ne change, les producteurs agricoles ne profiteront plus de cette main-d’œuvre bon marché qui pollinise leurs végétaux.
« Ce que les insectes sont en train de nous dire, c’est qu’il faut que ça change, sinon on s’en va droit dans le mur », souligne M. Péricard. Selon lui, il faudrait revenir à une utilisation des pesticides basée sur une méthode de lutte intégrée, une approche qui ferait en sorte que ceux-ci seraient employés strictement s’ils s’avéraient rentables. « C’est ce qu’on faisait dans les années 1990, rappelle le producteur bio. Aujourd’hui, on fait des traitements systémiques, et c’est là l’un des facteurs qui mènent au syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. »