Vie rurale 1 avril 2022

Un mois d’avril frais

« Il n’y a pas de grande douceur en vue. Il faudra être patient pour avoir de la chaleur en avril », résume André Monette, chef du service de la météorologie chez MétéoMédia. Du temps plutôt gris et frais couvrira l’ensemble du Québec pour les 10 premiers jours d’avril, avec des températures quelques degrés sous les normales de saison, prévoit-il.

L’est du Québec devrait être moins touché par cette température fraîche et observer des températures plus près des normales, mais rien au-dessus, assure M. Monette. Les masses d’air froid provenant de l’Ouest canadien apporteront cette fraîcheur, laquelle préviendra toutefois les dépressions majeures.

En fin de compte, le météorologue s’attend à quelques précipitations printanières dans les normales, mais « pas de déluges ». La fonte du couvert de neige dans les régions plus au nord sera lente. « Les régions vont garder leur couvert de neige plus longtemps qu’à l’habitude », souligne André Monette.

L’espoir

L’espoir d’une période plus chaude se fonde dans la fin de semaine de Pâques, affirme le météorologue. « Les modèles météo s’entendent sur une période de douceur du 13 au 16 avril environ. Une poussée de chaleur en provenance des États-Unis nous apportera des températures confortables et du soleil pour tout le Québec. Profitons-en, car par la suite, le froid va rebifurquer vers nous », prédit M. Monette.

La fin du mois devrait être légèrement sous les normales avec du temps en montagnes russes où les températures fraîches seront à l’occasion entrecoupées de quelques incursions temporaires de temps plus doux. Le Québec pourrait se trouver sur la trajectoire ou près de la trajectoire de dépressions provenant des États-Unis, ce qui pourrait apporter des précipitations, mais tout cela demeure hypothétique. « Une chose est certaine : nous ne prévoyons pas 10 jours de soleil consécutifs à la fin du mois », dit André Monette.

Cela signifie-t-il qu’il faut oublier les semis? « Au sud du Québec, peut-être pas, car à plusieurs endroits il n’y a déjà plus de neige. Il suffit de quelques journées sans précipitations et un peu du soleil pour réchauffer la terre », commente le météorologue.   

Retour sur mars, un mois enneigé

Les températures du mois de mars ont été dans les normales de saison pour l’ensemble des régions, sauf celles de Québec, du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elles ont été tout juste sous leurs normales, tandis que l’Estrie et la Montérégie ont été quelques dixièmes de degrés tout juste au-dessus. « Dans les régions au sud, quand il a fait doux, il a fait vraiment doux, avec une courte période de 10 à 12 °C, alors que les régions plus au nord n’ont pas eu ces poussées de douceur. C’est ce qui explique la différence », analyse M. Monette.

Le gros point à retenir de mars 2022 est indubitablement la quantité de neige reçue dans plusieurs régions. « En général, nous avons eu entre 10 à 40 mm d’eau de plus partout. Plus de pluie que la normale au sud et plus de neige pour le reste du Québec, avec un record de 120 cm de neige au Saguenay comparativement à leur moyenne de 48 cm pour un mois de mars. Gaspé a reçu 128 cm versus sa moyenne de 81. Ce n’est pas un record, mais c’est énorme », dit-il.

L’Abitibi-Témiscamingue a reçu plus de neige que la normale, mais des volumes moins impressionnants qu’au Saguenay et dans l’est du Québec. Sans surprise, le couvert de neige est très élevé dans certaines régions, soit 50 à 100 % plus de neige au sol qu’à la normale pour un 1er avril.

La couverture de neige au sol est nettement plus élevée que la normale dans certaines régions pour un 1er avril. Crédit : MétéoMédia
La couverture de neige au sol est nettement plus élevée que la normale dans certaines régions pour un 1er avril. Crédit : MétéoMédia