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Verra-t-on émerger un nouveau fonds d’épargne pour protéger nos terres agricoles contre les spéculateurs ?
C’est l’idée que lance l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) dans une étude exhaustive sur le phénomène mondial de l’accaparement des terres réalisée pour le compte de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
« On croit fermement que le temps est venu de créer un tel fonds collectif avec une vocation de développement régional, pour et par les agriculteurs. Mais ce fonds, s’il voit le jour, devrait d’abord avoir une mission sociale, et ne pas créer des attentes inatteignables de rendement pour ceux qui seraient prêts à y investir. Nous parlons d’agriculture et de notre patrimoine collectif, pas de haute finance », insiste le président de l’UPA, Marcel Groleau.
Celui-ci serait capitalisé par l’épargne salariale de la filière agroalimentaire québécoise et sa gestion serait assurée par une société mixte de financement, une Société de développement agricole du Québec (SDAQ).
Aussi, le président de l’UPA, Marcel Groleau, voit dans cette étude la démonstration d’une réalité préoccupante. « Nous sommes conscients de l’ampleur du phénomène et nous affirmons, une fois de plus, qu’il est temps d’agir. Il faut qu’on mette un terme au détournement des terres comme des outils de spéculation. Il faut stopper ça », martèle-t-il en entrevue à la Terre.
Il fait écho à la deuxième recommandation majeure de l’IRÉC, à savoir la mise en place d’un « Bureau de surveillance et d’enregistrement des transactions » dont le mandat consisterait à répertorier et à autoriser toute transaction foncière, et qui verrait à ce que les terres restent entre les mains des producteurs, et de leur relève.
Précisons enfin que le phénomène de l’accaparement des terres prend de l’ampleur d’année en année, d’après le rapport. Sur la planète, de 2000 à 2011, ce sont 203 millions d’hectares de terres, principalement en Afrique, qui ont été acquises par des spéculateurs et des grandes firmes d’investissement. Depuis cinq ans, le nombre de transactions foncières en milieu agricole ont explosé, avec une augmentation de 296 %.