Vie rurale 5 juillet 2024

Un agriculteur « congédie » son robot de traite pour améliorer sa qualité de vie

En entrant dans l’étable de la Ferme des étangs, à Saint-Cyprien-de-Napierville, en Montérégie, on remarque que l’abri du robot de traite est en processus de démolition. Samuel Grégoire ne s’en cache pas.

Je ne suis pas nécessairement satisfait de ce que la robotique m’amenait. Après plusieurs réflexions, on a décidé, en février dernier, de construire une salle de traite, et cet été, on sort le robot de l’étable.

Samuel Grégoire

La décision de « congédier » son robot n’est pas sans importance puisque cela impliquera de déconstruire une partie d’un mur et de casser du béton, mais le jeune agriculteur ne regrette déjà pas son choix. « Je sais que dans certaines fermes, les robots fonctionnent bien, mais la marque que j’avais a effectué un changement de technicien et il était rendu à près de quatre heures de route, alors quand j’avais un problème, c’était pas mal moi qui devais trouver la solution. Et ce n’est pas vrai que j’allais réveiller mon père de 67 ans, en pleine nuit, pour aller s’occuper du robot. J’étais le seul à pouvoir le gérer et je ne pouvais jamais partir l’esprit tranquille », commente-t-il, ajoutant qu’avec le salon de traite, « je sais que quand la traite est finie, tout est vraiment fini, je n’ai plus à y retourner ». 

Samuel Grégoire a évalué l’option de changer de compagnie de robot. La taille de son troupeau l’obligeait cependant à acquérir deux unités qui auraient évolué à 50 % de leur capacité, ce qui diminuait le retour sur investissement. Avec le salon de traite, sa production de lait a légèrement diminué, contrairement au taux de gras qui a légèrement augmenté, car les vaches vont se faire traire moins souvent. « Un ou l’autre, je n’ai pas vu de différences sur ma paye de lait », résume-t-il. « Les coûts d’entretien des robots et la nourriture permettant d’y attirer les vaches s’avèrent similaires à la main-d’œuvre du salon de traite », estime-t-il.