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QUÉBEC — Chris Koch est un agriculteur comme les autres. À Nanton en Alberta, il utilise la machinerie, donne à manger aux bœufs et participe aux activités de la ferme. Cependant, il est né sans bras ni jambes. « Tout ce que vous pouvez faire, je suis aussi capable de le faire », a-t-il affirmé lors d’une éloquente conférence empreinte d’humour au Porc Show, le 12 décembre. Mais c’est un message plus profond qu’il souhaitait transmettre à l’auditoire ce jour-là : « Si je peux, vous pouvez aussi. »
Travail
Lorsqu’il ne donne pas de conférences, Chris travaille à la ferme. Sa condition physique lui permet de se mouvoir en sautillant sur son pied valide. Il a déjà essayé de porter des membres artificiels, mais il ne les trouvait pas confortables. Quand il s’est rendu compte qu’il se déplaçait plus rapidement en planche à roulettes, cette dernière est devenue, même à la ferme, son fidèle bras droit, ou plutôt son pied gauche.
Très jeune, il a appris à être autonome et indépendant à la ferme. Personne n’a besoin de l’accompagner ou de le superviser lorsqu’il y travaille aujourd’hui. Agile de ses moignons, il manipule facilement des instruments comme le râteau, le téléphone cellulaire et la machinerie agricole. Exécuter ses tâches lui prend peut-être un peu plus de temps et d’énergie qu’à d’autres, mais il y parvient. La machinerie, sans pédale d’embrayage, est adaptée à sa condition. « Je grimpe à l’échelle, m’installe et manœuvre la machine sans avoir besoin d’y apporter des modifications, explique-t-il. J’adore cette liberté. Je peux passer des heures et des heures dans un tracteur. »
Rire
Comment fait-il pour être aussi positif? Certainement grâce à son sens aiguisé de l’autodérision et de l’humour, que partagent les autres membres de sa famille. Quand sa grand-mère a appris, le jour de sa naissance, qu’il n’avait ni bras ni jambes, elle ne s’est pas lamentée ou sentie désolée pour son petit-fils. Elle a plutôt affirmé à son fils Bruce qu’il n’avait, de toute façon, pas l’habitude de terminer ce qu’il commençait!
« Je ne pouvais pas entreprendre ma vie sur une meilleure note que celle-là, a-t-il affirmé à Québec. Si nous ne pouvons pas rire de la vie, de quoi pouvons-nous rire? Nous avons tous des mauvaises journées et il est facile de laisser la frustration prendre le dessus. Trouver le plaisir dans une situation pénible aide à passer par-dessus », explique celui qui se relève tout juste d’une rupture amoureuse. Pour se remettre de ce passage difficile cet été, Chris a enfourché sa planche à roulettes et a traversé le Canada, de l’Alberta aux provinces maritimes.
Plus haut
Si Chris partage son histoire, c’est aussi pour donner de la perspective aux producteurs relativement aux défis que la vie peut mettre sur leur chemin. « J’aime l’agriculture parce que c’est un travail où l’on ne s’attend pas à voir un gars sans bras ni jambes. J’aime me prouver ce dont je suis capable et le prouver aux autres. Avec un peu de chance, peut-être que ces gens se regarderont et se diront : “Je peux placer la barre un peu plus haut dans ma propre vie.” »