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NORMANDIN – Le 23 octobre prochain, Jérémie Lévesque, de Normandin, devra prendre une grande inspiration pour souffler les cent bougies de son gâteau d’anniversaire. Cela ne devrait pas être trop difficile pour cet homme au regard pétillant, habitué à accomplir chaque jour les différents travaux de la ferme avec le même entrain.
Fiche technique Nom de la ferme : Spécialité : Année de fondation : Nom du propriétaire : Nombre de générations : Superficie en culture : Cheptel : |
Gabriel, le fils de Jérémie, est maintenant la 4e génération à la tête de la ferme laitière. Il est très reconnaissant du travail que ses ancêtres ont fait avant lui et de l’aide précieuse que son père lui apporte encore malgré ses 99 ans bien sonnés. Même si son anniversaire est en octobre, une grande fête familiale est prévue le 27 août pour célébrer les 100 ans du doyen.
Ce dernier participe à presque toutes les tâches d’une ferme laitière, sauf la traite des vaches. Il effectue des travaux d’entretien, conduit la machinerie, participe à l’ensilage, un domaine qu’il connaît bien, et fait même quelques courses en pick-up au village puisqu’il possède toujours son permis de conduire.
Les trayeuses
Jérémie se souvient encore de cette époque révolue où le cheval accompagnait le fermier dans tous ses travaux. « On a eu notre premier tracteur, un petit Ford, en 1951 », se souvient celui qui avait 30 ans à l’époque. Et quand on lui demande quel est l’équipement qui a le plus changé son quotidien, M. Lévesque n’hésite pas à dire que ce sont les trayeuses installées en 1960. « Jusque-là, on tirait les vaches à la main », ajoute celui qui a mené en parallèle, pendant 22 ans, une carrière d’inséminateur. Pendant ses absences, c’était son épouse, Agathe, qui s’occupait de la ferme. Sans elle, une telle entreprise, même de taille moyenne, n’aurait pu survivre, reconnaît-il. Suivant les traces de son père, Gabriel effectue lui aussi les inséminations à la ferme.
Les ancêtres
Arrivé de Jonquière, Eugène Lévesque a été le premier ancêtre de la famille à cultiver la terre du rang VII du canton de Normandin à compter de 1916. Eugène avait acheté la terre en compagnie de son frère Tréflé. Jusqu’en 1919, la famille continuait d’habiter à Jonquière.
Quatre ans après le décès prématuré d’Eugène en 1919, ses fils Albert et Henri sont devenus propriétaires du bien familial par donation de leur mère, Félixine Dallaire. Albert est demeuré à la ferme et a habité la maison familiale jusqu’à son décès, en 1960. C’est Jérémie, le 4e de ses fils, issu de son premier mariage, avec Yvonne Larouche, qui a pris sa relève.
L’expansion
En 1965, Jérémie a épousé Agathe Frigon et logé une nouvelle maison plus spacieuse. En 1998, Jérémie et Agathe ont déménagé au village de Normandin, et c’est alors que leur fils Gabriel a pris la relève. Leur fille Louise est infirmière à Dolbeau.
À 55 ans, Gabriel assure désormais les destinées de la Ferme Gabriel Lévesque avec sa conjointe, Mélissa Landry. Quand son père a pris les manchons de la charrue au début des années 1960, la ferme comptait une quinzaine de vaches laitières de race Holstein, comparativement à cinquante vaches en lactation aujourd’hui sur un troupeau de 80 têtes. Quelques bêtes de races Suisse brune et Jersey apportent leur couleur au troupeau. De plus, Gabriel et Mélissa ont fait passer le quota de la ferme de 15 à 42 kilos par jour.
« Le fait que mon père était aussi inséminateur a empêché la ferme de prendre l’expansion qu’elle aurait pu prendre », souligne Gabriel. La terre qui s’étendait sur sept acres (2,83 hectares) u début en couvre 300 (121 hectares) aujourd’hui.
Qu’en est-il de la relève? « Ma fille, Lili-Rose, aime le travail de la ferme, mais elle n’a que 14 ans », lance Mélissa en rappelant que ce sera à elle de décider de son avenir.
« Le fait que mon père était aussi inséminateur a empêché la ferme de prendre l’expansion qu’elle aurait pu prendre », souligne Gabriel. La terre qui s’étendait sur sept acres (2,83 hectares) u début en couvre 300 (121 hectares) aujourd’hui.
Qu’en est-il de la relève? « Ma fille, Lili-Rose, aime le travail de la ferme, mais elle n’a que 14 ans », lance Mélissa en rappelant que ce sera à elle de décider de son avenir.
Le bon coup de l’entreprise
Le bon coup qui a permis à cette entreprise de taille moyenne de rester active a été l’achat à bon prix par Jérémie de deux terres voisines en 1975 et en 1984 (les lots 13 et 14). Ces deux terres totalisant 200 acres (81 hectares) ont permis à la ferme de passer à 300 acres (121 hectares) au total. On y cultive aujourd’hui majoritairement de la luzerne, du maïs pour ensilage et de l’orge, et ce, afin d’être le plus autosuffisant possible pour l’alimentation du troupeau. « Sans ces acquisitions, la ferme ne serait peut-être plus là, mais grâce à cela, aujourd’hui on s’en tire très bien », souligne Gabriel.
3 conseils pour réussir quand on est de taille moyenne
Faire attention à l’endettement
« Il est facile d’être tenté d’investir dans de la nouvelle machinerie très coûteuse, alors que nous pouvons nous contenter de ce que nous avons, affirme Gabriel. Il est important d’investir temps et argent dans l’entretien et la réparation de nos tracteurs et équipements. Nous vivons dans une société de consommation et le domaine agricole n’y échappe pas. »
Laisser le temps à la relève
« Il faut laisser le temps à ceux que l’on voit comme la relève de bâtir leur rêve et de ne pas leur donner tout cuit dans le bec, estime l’agriculteur. Il faut éduquer la relève aux réalités d’être propriétaire dans le monde agricole. Ce n’est pas seulement du beau comme les beaux tracteurs, les robots, les visites agricoles, les expos, etc. Le mode de vie d’un agriculteur, ce n’est pas ça. Il faut s’assurer que la relève est consciente de ce qui l’attend : les tâches administratives, les dettes, la pression et les congés que nous ne pouvons prendre. Une relève, ce n’est pas comme un tracteur que tu changes, ce sont des jeunes à qui on va remettre le fruit des efforts consentis au fil des ans dans leur main. La relève doit être outillée. »
Avoir une bonne gestion de troupeau
« Avant d’augmenter les dépenses relatives à l’alimentation et la gestion santé du troupeau, il vaut mieux se référer à nos vétérinaires et agronomes. Il faut poser des questions et être présent. Il faut se tenir à jour. On est mieux de prévenir que guérir. Souvent, ça rapporte plus en fin de compte. Nous travaillons avec du vivant. Il faut être à l’affût des signes que nous donnent nos vaches. »
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