Vie rurale 9 septembre 2014

Sursis pour le potager de la discorde…

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Les propriétaires du « potager de la discorde », à Drummondville, peuvent continuer de faire pousser leurs légumes sur leur terrain, devant leur maison.

Michel Beauchamp et Josée Landry ont en effet appris, lundi, que la municipalité du Centre-du-Québec leur a accordé un sursis… au moins jusqu’au 1er septembre prochain.

À moins que le conseil municipal – qui se réunira le 13 août – ne change son fusil d’épaule et accepte de ranger ses râteaux dans la remise de jardin, ils demeurent hors-la-loi face à la municipalité.

Il faut comprendre qu’à Drummondville, il est interdit de planter des choux ailleurs que dans sa cour arrière. Un règlement pointilleux est formel sur cette question. Le couple habite Saint-Charles-de-Drummond , une municipalité qui a fusionné à Drummondville en 2004.

Il se trouve que Saint-Charles-de-Drummond permettait à ses résidants, avant la fusion, de faire leur potager là où ils en avaient envie, à la condition de ne pas couvrir plus de 70 % de la superficie frontale, devant la maison, et de ne pas empiéter sur l’emprise de la ville. Ce qu’ils n’auraient pas respecté à la lettre, selon l’interprétation de la ville.

Pouce vert

Or, le couple au pouce vert et aux convictions environnementalistes bien arrêtées ne veut pas en rester là. Il annonce déjà qu’il contestera la réglementation du plan d’urbanisme devant la Commission municipale du Québec (CMQ).

La cause des jardiniers du dimanche a soulevé les passions. Au cours du week-end, ils sont venus par centaines, sympathisants à leur cause, pour se faire prendre en photo en compagnie de Michel Beauchamp et Josée Landry. Ces derniers ont même organisé un bed-in, sur le terrain, devant leur propriété de la rue Cartier.

Anti-environnementalistes?

À l’hôtel de ville de Drummondville, on reconnaît que le dossier Beauchamp-Landry a pris des proportions insoupçonnées. « On est un peu surpris de l’ampleur que ça prend. Ça nous déconcerte. On a même reçu des lettres de l’étranger », confie à la Terre le responsable des communications, Raynald Forcier. Il défend la position de la municipalité. « On a l’air d’anti-environnementalistes, ce que nous ne sommes pas », ajoute-t-il.

À propos du potager du couple, il dit qu’il s’agit d’un « très beau potager ». Mais il semble qu’un ou des citoyens ne le voient pas du même œil. Des plaintes auraient été formulées par l’un d’eux.

Un distributeur de fruits et légumes de Drummondville n’a pas semblé surpris par la « dureté de la réglementation municipale ».

« Je peux vous dire qu’avec la mairesse (Francine Ruest-Jutras) on a intérêt à marcher droit. Elle sévit à la moindre occasion si nos affiches ne sont pas conformes », a-t-il dit sur une pointe d’ironie.