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Le cheval canadien, surnommé « cheval de fer », a failli disparaître à la suite de la guerre de Sécession américaine de 1861 tant l’armée nordiste qui s’approvisionnait en chevaux au Canada appréciait sa force et sa vivacité.
Une tranche du melon de Montréal se vendait au prix d’un steak au début du siècle dernier dans les grands hôtels de New York, Boston et Chicago.
Le lait de la vache Canadienne, arrivée en Nouvelle-France en 1608, a été utilisé pour la fabrication de fromages servis au restaurant cinq étoiles de l’hôtel Waldorf-Astoria de New York, entre les deux guerres.
La rustique Chanteclerc a été développée à Oka entre 1908 et 1919. Cette poule toute blanche a été adaptée au climat québécois pour pondre même en hiver quand les éleveurs d’ici n’avaient pas les moyens de chauffer leurs poulaillers.
Autant de petites histoires toutes réelles et documentées qui ont donné l’idée à Sophie Lachapelle, de l’entreprise Quelle histoire!, de les raconter au grand public. Le médium original qu’elle a choisi : des linges à vaisselle et des tabliers de cuisine.
« Je me suis rendu compte que les Québécois ne savaient pas qu’on a ici des races d’animaux et des semences uniques au monde et qui font partie de notre patrimoine et de notre culture. Pourtant, je voyais l’intérêt des gens quand j’en parlais autour de moi », raconte l’ancienne journaliste, qui a fait carrière dans les magazines du Québec. Selon elle, ces linges sont des supports extraordinaires pour partager sa passion. « Il y a des gens qui les encadrent. Ils peuvent être décoratifs, dit-elle. En plus, ils s’offrent bien en cadeau. On a toujours besoin de linges à vaisselle. »
Sophie Lachapelle vient tout juste de lancer son septième linge. On y raconte l’histoire de la tomate Savignac, créée dans les années 1940 par Armand Savignac, un frère de la congrégation des Clercs de Saint-Viateur. Ce dernier allait devenir un des fondateurs de l’agriculture biologique au Québec.
Les linges sont regroupés sous trois grands thèmes : les races et semences patrimoniales, les aliments transformés (ex : sirop d’érable) et les mets typiquement québécois (ex : tire Sainte-Catherine). Ce dernier thème, qu’elle compte développer dans le futur, pourrait donner la vedette à notre incontournable pâté chinois, au pouding chômeur et pourquoi pas au bagel arrivé à Montréal avec l’immigration juive du début du siècle dernier. « Les projets ne manquent pas », s’enthousiasme Sophie Lachapelle, qui demeure tout de même évasive sur son prochain lancement.
Un rêve L’entrepreneure rêve du jour où les races, semences et produits patrimoniaux seront disponibles à grande échelle. « J’aimerais que nos restaurants ajoutent la tomate Savignac à leurs menus, que le lait et le fromage des vaches Canadiennes soient en vente partout, tout comme le melon de Montréal, soupire-t-elle. L’alimentation, c’est un liant social, il n’y a rien de plus précieux pour raconter l’histoire des gens. Tout passe par là. » |