Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
De nouvelles règles sont en vigueur depuis le début de l’année 2019 afin de protéger les travailleurs contre les chutes. Mais encore faut-il que les producteurs les appliquent et prennent au sérieux ce qui peut leur sauver la vie.
C’est du moins l’une des grandes préoccupations soulevées par Louis Verville, conseiller-expert en prévention-inspection de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), en entrevue à La Terre.
« Prévenir les chutes à tous les niveaux » est le thème de la Semaine de la santé et de la sécurité en agriculture, qui se déroule du 10 au 16 mars. Cela cadre bien avec certains nouveaux articles du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST).
Avant le 3 janvier, seuls les travailleurs exposés à une chute de plus de trois mètres devaient porter un harnais. Maintenant, tous ceux qui risquent de tomber « d’une hauteur de 1,5 m ou plus dans un puits, un bassin, un bac, un réservoir, une cuve, un récipient qui sert à l’entreposage ou au mélange de matières, ou lorsqu’ils manutentionnent une charge » sont priés de revêtir cet équipement.
Il en va de même pour tous les travailleurs qui s’exposent à une chute dans un liquide ou une substance dangereuse, sur une pièce en mouvement ou sur un équipement ou des matériaux présentant un danger, détaille-t-on dans le règlement.
Dispositif antichute
Par ailleurs, les nouvelles échelles fixes, avec ou sans crinoline, installées sur un silo après le 3 janvier doivent être pourvues d’un dispositif antichute si les travailleurs se trouvent à plus de six mètres de haut.
Toutefois, les producteurs qui possédaient déjà une échelle fixe pourvue d’une crinoline avant cette année ne sont pas obligés d’avoir un tel dispositif, comme le prévoyait l’ancienne version du règlement. Il s’agit là d’une clause de droit acquis, dite « grand-père ».
« Au moins, les nouvelles installations – de 200 à 300 silos de plus par année – auront une protection supplémentaire contre les chutes », fait valoir M. Verville. En fait, la crinoline n’empêche pas tous les accidents, même s’il est possible de s’y agripper en cas de chute, rappelle l’expert.
Une ligne de vie verticale munie d’un coulisseau (voir les photos) coûte environ 1 800 $ et peut être installée par l’utilisateur. Toutefois, M. Verville reconnaît que cela est « onéreux » pour les petits producteurs, surtout s’il n’y a pas d’ancrage sur le silo.
Mais le plus grand frein à l’emploi de certains équipements, c’est surtout la négligence, déplore M. Verville. Selon lui, les agriculteurs sont « accoutumés au danger, […], car il faut aller plus vite et faire les réparations nécessaires pour nourrir les animaux. [Ils sont dans]
l’urgence d’agir ».
« Les producteurs sont des gens de cœur. Peut-être que c’est une mauvaise perception, mais on dirait que la santé-sécurité au travail n’entre pas dans leurs priorités », enchaîne M. Verville.
Un concours et un nouveau site L’Union des producteurs agricoles (UPA) organise un concours qui incite les étudiants inscrits en formation professionnelle ou en technique en agriculture à réaliser une vidéo de prévention. L’idée est de présenter une ou des situations susceptibles d’entraîner des chutes dans un objectif de sensibilisation. Le gagnant remportera une bourse de 500 $. Information : upa.qc.ca/fr/la-prevention-des-chutes-en-agriculture. Nouveau site Internet Un tout nouveau site Web Santé, sécurité et mieux-être a été lancé en clôture du colloque annuel de prévention, le 7 février dernier. Le site regroupe des outils, des informations sur les lois et règlements, des vidéos, des rapports d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail ainsi que divers formulaires relatifs à la santé et la sécurité. On y retrouve également les activités organisées en région pour les agriculteurs et les détails sur la Mutuelle de prévention de l’UPA. En voici le lien : santesecurite.upa.qc.ca. |