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Petite fille d’asphalte, j’ai grandi à Saint-Hubert en banlieue de Montréal. Mes parents travaillaient en informatique et tout le reste de ma famille avait un emploi plutôt urbain. À ma connaissance, personne de près ou de loin n’avait de ferme.
Par contre, j’ai toujours éprouvé un amour inconditionnel pour les animaux. J’en ai fait mon métier : technicienne en santé animale. En 2004, ma vie a été complètement chamboulée. Après quelques conversations inattendues sur Réseau Contact, le 9 janvier, j’allais rencontrer pour la première fois un pur inconnu du nom de Rémi.
Ce beau grand jeune homme de 20 ans, 6 pi 1 po, avec une carrure d’armoire à glace, n’était rien de moins qu’un producteur laitier. Ç’a été le coup de foudre. Il m’a emmenée dans son monde, un monde fascinant avec lequel je suis tombée sous le charme. Six mois plus tard, j’emménageais avec lui à la campagne. Qui prend mari, prend pays. Mais croyez-moi, partager sa vie avec un producteur laitier, c’est tout un pays!
Il y a un an, j’ai décidé de faire le grand saut. J’ai quitté mon emploi pour travailler à temps plein à la ferme de mon mari. Jusqu’à tout récemment, j’avais le syndrome de l’imposteur. Oui, je travaille en agriculture, mais j’avais de la difficulté à dire que j’étais une productrice. Mes racines ne viennent pas de là. Comment pouvais-je me donner ce titre? Celui-ci était, à mes yeux, réservé aux propriétaires d’entreprises qui provenaient de familles de producteurs de génération en génération.
Il y a quelques semaines, une banale photo a tout changé. Ma mère m’a envoyé un cadeau inestimable, une photo qui me permettrait enfin de me sentir une vraie agricultrice. On y voit mon arrière-grand-mère Berthe Carrière qui est debout derrière un tracteur. Imaginez-vous donc qu’elle était non seulement une agricultrice, mais aussi productrice laitière. Moi, la petite fille de ville, j’avais des ancêtres producteurs! J’ai maintenant le bonheur de dire que je suis une agricultrice et que je vais faire honneur aux gens de ma lignée. Après tout, si mes enfants ont la fibre agricole et veulent devenir producteurs, ça vient peut-être des gènes de leur mère!
Christine Aubin, Agrimom