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Pas de doute, les régions et les municipalités rurales ont mangé leur pain noir au cours des quatre dernières années. Rémy Trudel, ancien ministre des Affaires municipales et de l’Agriculture sous le gouvernement péquiste au tournant des années 2000, porte un jugement lapidaire sur la dictature exercée par les grandes villes. Aujourd’hui analyste et professeur à l’École nationale d’administration publique, ce fils d’agriculteur se fait même cinglant.
« Au cours des quatre dernières années, dénonce-t-il, les ruraux ont été kidnappés par Montréal, Québec et l’Union des municipalités du Québec. »
À ses yeux, les maires Labeaume de Québec, Coderre de Montréal et Sévigny de Sherbrooke ont littéralement réussi à mettre le monde municipal à leurs pieds. La fin du joug imposé par le « roi » de Montréal et le président Sévigny de l’Union des municipalités du Québec, estime-t-il, donne le signal d’un temps nouveau pour les maires et mairesses en région, à commencer par les représentants du monde agricole.
« Sans l’ombre d’un doute, déclare-t-il, ils peuvent et vont avoir un rôle clé à jouer sur toute la notion très large de l’occupation dynamique du territoire. »
Retour de balancier
Autre symbole puissant du début d’une aire nouvelle, note Rémy Trudel, l’élection au suffrage universel de 16 préfets et préfètes de MRC, dont Claire Bolduc, ex-présidente de Solidarité rurale, qui va dorénavant avoir « une voix puissante ». Ces préfets, qui représentent de 100 000 à 125 000 électeurs, « deviennent plus puissants » que les députés. Les maires et préfets qui proviennent du monde agricole, observe-t-il, auront maintenant toute la latitude pour faire pression sur l’État. Il cite l’exemple de l’accaparement des terres agricoles où « le gouvernement nage sur le côté comme un poisson qui manque d’oxygène ».
« On est en train de se retrouver dans un régime seigneurial avec la bénédiction du Fonds de solidarité de la FTQ et de la Caisse de dépôt et placement du Québec », s’insurge-t-il.
Rémy Trudel rappelle que pour contrer ce phénomène d’appropriation des terres, les maires et le milieu agricole peuvent recourir à La Financière agricole du Québec. À la suggestion de Laurent Pellerin, alors président de l’Union des producteurs agricoles, il a veillé à titre de ministre à doter l’institution de certains pouvoirs à cette fin.
« Ils ont l’outil », certifie-t-il, soulignant que d’autres moyens sont aussi à leur disposition. Il cite notamment l’exemple d’un budget participatif « ultra-tendance » où une municipalité peut réserver une certaine somme pour des projets suggérés par les citoyens. « Il n’y a pas de consultation, mais un vote pour choisir les projets, c’est une décision », s’enthousiasme-t-il.
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