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Début 2010, je sors d’une séparation pénible. Ayant vécu à la campagne durant toute ma jeunesse, j’ai toujours aimé ces grands espaces, ces bonnes odeurs particulières (parfois plus particulières que bonnes!) et les valeurs d’un mode de vie basé sur l’agriculture.
En écoutant La semaine verte, j’apprends qu’il existe un site de rencontre pour agriculteurs. Un jour, décidée, j’apprivoise la bête et je m’inscris. Je me dis que trouver des amis pour prendre un café serait suffisant. Aussitôt mon profil publié, un homme m’envoie deux J’aime le même jour, mais aucun message. Un gars correct, d’après son profil et sa photo.
Deux semaines plus tard, le cachottier m’avoue qu’il était en pleine saison des sucres. Eh oui! On est en mars. Tout s’explique!
Puis, nous commençons à échanger. Il a, lui aussi, un fils de quatre ans. Après plusieurs messages, je lui donne mon adresse courriel. La minute suivante, je reçois une demande d’amitié sur Facebook. Cet homme qui tente d’être mon ami virtuel a le même prénom que celui du site, mais je dois regarder à plusieurs reprises la photo pour faire le lien. Il est tellement plus beau! Quelques jours plus tard, nous décidons de nous téléphoner un vendredi à 21 h, alors que les enfants seront couchés.
Notre discussion dure cinq heures, sans temps mort. Nous sommes fatigués, mais heureux. Le samedi, il propose une rencontre : « On pourrait aller prendre un café demain? » Parfait, lieu neutre, pas de danger. OK pour moi. « À moins que tu veuilles venir à la cabane avec moi? » Bon, un peu moins sécuritaire, mais seul à seul, pour moi, c’est parfait. Il m’invite alors à me rendre à sa ferme avant.
Le dimanche, j’arrive à la ferme et LE vois. Il paraît mieux que sur les photos. « Mautadine! Mes jambes vont me lâcher pis je vais m’effoirer dans bouette en sortant du char! » Je descends de la voiture doucement en m’assurant que mes jambes me soutiennent. Correct. Je le salue et là, son fils et ma future belle-mère sortent pour se rendre à la cabane avec nous. On ne sera pas seuls! On est finalement rendus et il y a aussi son père et son grand-oncle. Où est la rencontre seul à seul? Je constate rapidement que ce sont des gens humains, aimables, aux valeurs à la bonne place; du vrai bonbon.
Nous prenons quand même le temps de marcher main dans la main, papillons dans le ventre, pour visiter son érablière.
Avant de partir, je lui demande s’il veut qu’on s’appelle :
« Oui!
– Quand?
– Ce soir! »
J’ai su que nos sentiments étaient réciproques. Et moi qui pensais évincer les hommes pour un bout… Notre aventure a commencé là, un 28 mars.
Il me répète souvent, à la blague, que j’ai gâché ses sucres. Cette année-là, le 30 mars, la saison était pourtant finie! On en rit depuis.