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Les œufs d’incubation destinés aux élevages commerciaux et ceux produits par les petits éleveurs de races pures, comme la Chantecler, doivent-ils tous être mis dans le même panier? C’est la question qui sera débattue devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec au cours des cinq jours d’audiences prévus en février et mars 2022.
Tout a commencé en août 2021 avec l’entrée en vigueur d’un nouveau règlement sur le contingentement et la production des œufs d’incubation des races de fantaisie. Les Producteurs d’œufs d’incubation du Québec (POIQ) souhaitaient « régulariser » la situation de cette production spécifique en offrant à cinq producteurs des prêts de contingent pour produire des œufs d’incubation de volailles de fantaisie, en plus des cinq déjà existants pour la race Chantecler. Ils prévoyaient par ailleurs l’ouverture de la production hors quota à 20 oiseaux reproducteurs (15 poules et 5 coqs) par producteur, pour un maximum de 500 œufs d’incubation par année.
Ces nouvelles règles ont entraîné du mécontentement chez les petits éleveurs de races rustiques, qui les jugent mal adaptées à leurs besoins. « L’élevage est le seul moyen de garder ces races pures en vie, car on ne peut pas congeler les œufs. Or, la limite hors quota est vite dépassée dès que l’on consacre son élevage à plus d’une race rustique. Il devient impossible avec ces limites de garantir le maintien de ces races à long terme », avance Étienne Laliberté, propriétaire de l’élevage Val-Plante Breeding, à Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie.
Surpris par les nombreuses réactions, les POIQ ont suspendu certains articles de la nouvelle réglementation. La Régie a par ailleurs accepté de tenir des audiences après avoir reçu une centaine de demandes d’annulation du nouveau règlement de la part de petits éleveurs. Ceux-ci ont également demandé à la Régie d’examiner la possibilité de modifier le Plan conjoint des producteurs d’œufs d’incubation du Québec afin d’en exclure l’élevage de volailles de fantaisie. « Car selon notre interprétation du règlement, nous ne produisons pas d’œufs d’incubation, parce qu’on ne vend pas nos œufs à des fins commerciales », indique Dominic Lamontagne, propriétaire de La ferme impossible et de quelque 200 poules de races rustiques à Sainte-Lucie-des-Laurentides. « De plus, les races que l’on trouve dans les élevages commerciaux sont des hybrides, alors que nous n’élevons que des races rustiques. Pour ces raisons, nous pensons que le plan conjoint ne devrait tout simplement pas s’appliquer à nous. Nous demandons d’en être exclus », clame-t-il.
Les POIQ, pour leur part, préfèrent ne pas émettre de commentaires et laissent à la Régie le soin de trancher la question, notamment parce que la situation est « beaucoup plus complexe que certains le laissent entendre », s’est limité à dire Simon Doré-Ouellet, directeur général de l’organisation.
Une quinzaine de petits producteurs de volailles de fantaisie plaideront leur cause pendant les audiences prévues les 21, 22 et 25 février ainsi que les 3 et 4 mars. Les POIQ, les Éleveurs de volailles du Québec et les Couvoiriers du Québec défendront quant à eux leur point de vue sur ce qui doit être considéré ou non comme un œuf d’incubation au sens du plan conjoint.