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Le retour des beaux jours amène sur les routes de campagne son lot d’adeptes de vélo. Leur cohabitation avec les conducteurs de machinerie agricole n’est toutefois pas toujours facile, comme en témoignent des commentaires enflammés lus sur Facebook ces dernières semaines.
Le producteur Patrick Racine, de Bedford en Estrie, a frôlé la catastrophe, par un jour d’été de 2017, alors qu’il déplaçait un semoir aux commandes de son tracteur. Escorté devant par son frère et le gyrophare bien en vue, l’agriculteur a alors croisé une quarantaine de cyclistes à un endroit où sa machinerie occupait toute la route. Plusieurs d’entre eux sont passés à côté du véhicule d’escorte sans ralentir, la tête baissée. « C’est là que j’ai compris qu’ils allaient me rentrer dedans, se souvient M. Racine. J’ai tout arrêté. » Et il n’avait pas tort. Quelques secondes plus tard, les premiers cyclistes du peloton ont finalement freiné. Derrière eux, les accrochages se sont multipliés. « Un vrai jeu de quilles », se rappelle M. Racine. Heureusement pour tout le monde, plusieurs n’en sont sortis qu’avec une grande frousse et quelques égratignures.
Dans différents groupes Facebook spécialisés en agriculture, le ton versait moins dans les anecdotes dernièrement. Les commentaires se faisaient même très critiques au sujet du comportement des cyclistes sur les routes de campagne, certains leur reprochant par exemple de rouler à quatre ou cinq de large, ou d’utiliser les routes alors qu’ils ne paient pas d’immatriculation pour leur véhicule. Le ton a dégénéré au point où certaines interventions ont été effacées par les administrateurs des groupes.
Appel au gros bon sens
Stéphane Billette, ancien député provincial de la circonscription d’Huntingdon, calme le jeu lorsqu’on lui fait part des critiques qui circulent à l’égard des cyclistes qui roulent à proximité de terres. Ancien agriculteur et lui-même adepte de vélo, il s’étonne des problèmes de cohabitation allégués. « Ça fait des années que je pédale et je n’ai jamais eu de problème », affirme-t-il. Selon lui, autant la machinerie que les vélos peuvent devenir une source de friction à l’occasion. « Il faut apprendre à cohabiter et à se respecter, dit-il, parce que ce que tout le monde veut avant tout, c’est se sentir en sécurité. »
Suzanne Lareau, porte-parole de Vélo Québec, abonde dans le même sens. « Du point de vue des cyclistes, il n’y a pas de problématique qui concerne la cohabitation de la machinerie agricole avec les vélos », soutient-elle. Chaque partie a son lot de règles à respecter, rappelle-t-elle toutefois. Les cyclistes, par exemple, doivent circuler en file indienne en bordure de route et se tasser au croisement d’un véhicule au gabarit hors-norme. Ils doivent aussi s’assurer d’être bien vus de tout le monde lorsque vient le temps d’effectuer un dépassement. De leur côté, les conducteurs de machinerie agricole ont comme responsabilité de rester à une distance de 1,5 m des vélos lors d’une manœuvre de dépassement.
« Tout doit se faire avec du jugement, rappelle Mme Lareau. On parle de gros bon sens. »