Dans la foulée des allégations de nature sexuelle portées contre Gilbert Rozon, le producteur et transformateur de camerises du Lac-Saint-Jean Dominique Tremblay s’est dissocié du dragon qui avait investi dans son entreprise l’année dernière.

En mai 2016, Dominique Tremblay avait été convié sur le plateau de tournage de la célèbre émission Dans l’œil du dragon. Pendant plus d’une heure, il avait présenté son entreprise, Camerises Mistouk, tout en faisant déguster les produits qu’il avait développés dans l’espoir qu’un des investisseurs lui fasse une offre. Gilbert Rozon avait été charmé, Danièle Henkel aussi. Ils lui avaient offert 20 000 $ chacun contre 49 % des parts de l’entreprise.

« Si j’avais su [à ce moment-là], c’est évident que j’aurais dit non, affirme M. Tremblay. J’aurais dit : “Excusez-moi, M. Rozon, mais vous ne représentez pas du tout les valeurs que je défends.” »

Rappelons que Gilbert Rozon est visé par des allégations d’agressions et d’inconduite sexuelle. Dans la foulée, l’homme a quitté ses fonctions de président du Groupe Juste pour rire, de commissaire aux célébrations du 375^e anniversaire de Montréal, de vice-président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et d’investisseur à l’émission Dans l’œil du dragon de Radio-Canada.

Réseau de contacts

C’est l’impressionnant réseau de contacts de Gilbert Rozon dont Dominique Tremblay espérait pouvoir profiter. L’entrepreneur y voyait une « porte d’entrée » pour ses produits sur le marché montréalais. Après l’émission, ses discussions avec les investisseurs lui ont permis de présenter un autre projet « beaucoup plus intéressant pour eux que celui [de l’émission] ». Sa dernière rencontre avec ses dragons remonte à l’été 2017, avant le début de la récolte de camerises.

Tremblay est cependant sûr que les événements des dernières semaines n’affecteront pas son entreprise. « Ça ne change rien à ma vie. Je n’attends pas après ça pour vivre et eux non plus, explique le Jeannois. C’est ben ben relaxe. »

Le tollé médiatique autour de son partenaire financier a poussé le producteur à se distancer. « J’ai appelé Mme Henkel pour lui demander si elle était intéressée à ce qu’on discute ensemble, juste nous deux », a-t-il indiqué.

La femme d’affaires ne l’avait pas rappelé au moment de l’entrevue avec La Terre, mais M. Tremblay semble confiant. « À l’origine, elle m’avait fait une offre à elle toute seule [avant de s’associer à Rozon]. On verra. »