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Les précipitations abondantes causent des inondations et des dommages, mais elles causent aussi du stress aux producteurs dont les fosses à lisier sont pleines.
« Un client m’a contacté aujourd’hui pour que je passe en urgence baisser le niveau de sa fosse, car il sait qu’avec les pluies qu’on annonce demain, ça va déborder », commente Yvon Guérard, propriétaire d’une importante entreprise d’épandage à forfait de Plessisville, au Centre-du-Québec.
Transvidage demandé
Le printemps froid et pluvieux empêche les agriculteurs d’épandre le lisier et le fumier dans les champs. « Ça fait deux mois qu’on fait du transvidage de fosse pour faire baisser le niveau de celles qui sont près de déborder. On trouve des voisins qui ont de la place, mais ce n’est pas évident. Il faut jongler avec les contraintes du ministère de l’Environnement, celles du ministère des Transports et la météo! » explique M. Guérard.
Un lac de lisier…
Un peu plus loin, à Daveluyville, Suzie Blanchard a connu toute une mésaventure. Sans être pleine, sa fosse contenait un volume important de lisier. Une pièce s’est brisée, entraînant un déversement de la fosse… dans l’étable! « Quand j’ai ouvert la porte de l’étable mardi matin, il y avait un lac de lisier de 10 cm de
profondeur qui recouvrait tout le plancher. C’était un très mauvais réveil », raconte Mme Blanchard. La litière et la nourriture des vaches étaient évidemment immergées dans le lisier. Ne faisant ni une ni deux, l’agricultrice a activé la pompe et entrepris un fort désagréable nettoyage des lieux. « L’odeur était très forte dans le bâtiment. Mais heureusement, le lisier n’a pas atteint la laiterie. On a réussi à traire les vaches. Ensuite, on a pu nettoyer les mangeoires et nourrir les bêtes le plus rapidement possible », ajoute-t-elle.
Il aura fallu une journée pour tout nettoyer et pour transférer une partie du lisier dans la fosse vide d’un voisin. La jeune éleveuse dans la vingtaine se réjouit qu’aucune de ses vaches ne présente de problème de mammite ni d’infection aux pattes à la suite de l’incident.
Trop d’eau pour une maraîchère bio
En Estrie, la maraîchère sous régie biologique Julie Fontaine pompe l’eau à l’extérieur de sa serre. « C’est la nappe d’eau qui monte et mes drains ont mal au cœur! » lance avec humour l’agricultrice de Saint-Georges-de-Windsor. Le temps pluvieux retarde les travaux aux champs. Mais à l’intérieur, ses plants attendent d’être mis en terre et ils n’arrêtent pas de pousser. « Les racines tournent dans leur cellule, alors je n’ai pas le choix, je rempote. Cinquante plateaux, c’est de la job! » lance l’agricultrice. Elle ne s’en fait pas pour autant, car ses planches permanentes se drainent rapidement. Il suffira de quelques jours de beau temps pour qu’elle puisse planter ses légumes à l’extérieur.