Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les faibles stocks de pièces de tracteur et de machineries aratoires chez les fournisseurs inquiètent les concessionnaires, qui demandent aux agriculteurs d’être plus prévoyants que jamais. Autrement, la situation risque de mal tourner dans quelques mois, prévient Jonathan Garant, président de l’Association des marchands de machines aratoires du Québec (AMMAQ).
« Il y a des usines dont la production a été retardée de six semaines en raison de la pandémie. Et là, ça nous rattrape. On a trois problèmes : les délais de livraison des machines neuves ont rallongé, ceux pour les pièces aussi et par le fait même, des réparations prennent plus de temps », décrit M. Garant, également propriétaire d’une concession Kubota à Saguenay. Il donne en exemple l’un de ses clients déneigeurs dont le tracteur a subi un bris dernièrement en raison d’un accident. Normalement, il aurait reçu toutes les pièces pour la réparation en près de trois jours. « À l’heure actuelle, on me parle plutôt de la mi-février… Ça ne fait pas l’affaire de mon client, mais je n’y peux rien », soupire-t-il.
« La même situation s’applique pour toutes les marques », précise le président de l’AMMAQ, qui discute régulièrement avec d’autres concessionnaires québécois. Plusieurs tracteurs neufs ont été livrés avec des pièces manquantes, affirme-t-il. Sinon le délai de livraison devenait interminable. Jonathan Garant donne en exemple un concessionnaire qui lui disait avoir livré des tracteurs neufs sans chargeur ni valves hydrauliques, lesquels seront installés plus tard, lorsqu’ils arriveront. Pour accommoder leurs clients, des concessionnaires réparent même des tracteurs en démontant les pièces de tracteurs neufs.
Gare au printemps
L’inquiétude de M. Garant concerne surtout la prochaine saison de culture. « Si le producteur agricole attend au mois de mai pour acheter des pièces pour son vibro, ça se peut qu’il n’y en ait pas. Même chose dans le temps des foins. S’il a besoin à la dernière minute d’une courroie ou de couteaux pour sa faucheuse, ça se peut qu’il n’en trouve pas rapidement. Moi, je le dis, c’est épeurant; on va vivre le printemps prochain ce qu’on vient de vivre dans le déneigement, mais à plus grande échelle. Il faut éviter les drames », martèle M. Garant. Il recommande ainsi aux producteurs de prévoir le plus possible à l’avance ce dont ils auront besoin en termes de pièces et d’équipements neufs. Il conseille aussi aux producteurs d’appeler leur voisin pour se préparer un plan B en leur disant : « Si ma faucheuse ou mon tracteur brise et que j’ai six semaines d’attente de réparation, pourras-tu me prêter ton équipement? »