Vie rurale 9 septembre 2017

Ils ouvrent leurs portes pour une 15e année consécutive

RAWDON — Une douce odeur de tomates mijotées embaume le kiosque de la Terre des bisons. « On se prépare pour les Portes ouvertes, explique la propriétaire Josée Toupin. Geneviève cuisine des produits. »

C’est que les producteurs de bisons et de wapitis de Rawdon doivent ouvrir leurs portes aux visiteurs pour une 15e année consécutive le 10 septembre prochain. C’est la seule ferme du Québec à détenir ce record.

Idée extraordinaire

Josée Toupin se souvient de sa réaction quand l’Union des producteurs agricoles lui a proposé le projet Portes ouvertes il y a 15 ans. « Quelle idée extraordinaire pour notre production! » Elle soutient que Lanaudière a été la seule région qui acceptait qu’une entreprise accueille l’événement sur ses terres pendant deux années consécutives. « On a la couenne dure, parce qu’au début, ce n’était pas évident, ajoute son mari Alain Demontigny. Ça prend une semaine de préparation même si, les premières années, il y avait moins de monde. » Si 1 000 personnes se présentaient à la Terre des bisons les premières années, une moyenne de 5 000 à 7 000 visiteurs ont afflué à Rawdon par la suite. Cette année, la famille Demontigny est sur l’affiche officielle des Portes ouvertes, ce qui pourrait avoir pour effet de faire augmenter le nombre de visiteurs.

« Il faut toujours garder à l’idée que pour les Portes ouvertes, il faut que tout soit beau et propre », indique Mme Toupin. Les propriétaires invitent des exposants de la région, exhibent leurs tracteurs nettoyés et offrent des dégustations aux visiteurs. « Les Portes ouvertes, dans le fond, c’est montrer notre passion et expliquer ce qu’est notre métier », ajoute-t-elle. La pertinence des questions posées surprend Alain Demontigny. « Tu vois que les gens sont informés. Et s’ils ne le sont pas, ils veulent le devenir. Ils posent des questions spécifiques sur la viande et sur la santé animale. C’est vraiment impressionnant! »

Pour la première fois en 15 ans, Josée Toupin ne sera pas à la ferme pour accueillir les visiteurs. Cette année, la productrice sera plutôt sur l’esplanade du Stade olympique à Montréal en compagnie d’un bison. Gageons qu’elle suscitera de l’émoi chez les citadins.

Défis de l’agrotourisme

Au fil des ans, Alain Demontigny et Josée Toupin ont compris que pour réussir en agrotourisme, il fallait se renouveler constamment. « Les gens disaient : “Ah oui? Vous avez des wapitis?” Mais ils revenaient l’année d’après en disant : “Je les ai vus vos wapitis, avez-vous quelque chose de nouveau?” indique Mme Toupin. Depuis un an maintenant, les clients de la ferme peuvent visiter le Centre d’interprétation des grands gibiers d’élevage du Québec. Le couple a investi 300 000 $ pour transformer sa grange inutilisée en musée.