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TROIS-RIVIÈRES — Le procès sur le plus gros vol ayant fait l’objet d’une enquête par la Sûreté du Québec – 18,7 M$ de sirop d’érable – s’est ouvert la semaine dernière. Au banc des accusés : quatre hommes, dont Richard Vallières, l’une des présumées têtes dirigeantes.
Durant huit semaines, les témoins se succéderont à la barre pour raconter comment, entre juillet 2011 et août 2012, un réseau de voleurs a réussi à vider de leur contenu 9 571 barils de sirop et à le remplacer par de l’eau.
Les accusés dans cette affaire sont Richard Vallières, son père Raymond, Jean Lord et le commerçant de sirop d’érable Étienne St-Pierre, du Nouveau-Brunswick.
Rappelons les faits. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec avait loué un entrepôt sur le bord de l’autoroute 20 à Saint-Louis-de-Blandford, en juin 2011, pour y entreposer les surplus de sirop de l’année 2011 : 16 224 barils de 45 gallons. En août 2012, en procédant à un inventaire, une comptable avait trouvé de l’eau par terre et de la boue au pied de certains barils, lesquels rendaient un son creux lorsqu’on les frappait, comme s’ils n’étaient pas remplis.
Alertée, la police a bientôt confirmé ce qu’on craignait : le contenu de 9 571 barils de sirop avait été vidé ou remplacé par de l’eau.
Une enquête menée par la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada a conduit à l’arrestation de Richard Vallières, aujourd’hui accusé du vol du sirop ainsi que d’une fraude de plus de 5 000 $ envers la Fédération des producteurs acéricoles pour ne pas avoir remis le prélevé réglementaire de 12 ¢ pour chaque livre de sirop commercialisé.
Étienne St-Pierre fait face à des accusations similaires. Quant à Raymond Vallières et à Jean Lord, on leur reproche d’avoir été en possession de sirop d’érable tout en sachant qu’il s’agissait d’un bien volé.
Le procureur de la poursuite, Me Beauchamp-Laliberté, a fait admettre à Richard Vallières qu’il faisait le commerce du sirop d’érable au Québec depuis 10 ans sans être un acheteur autorisé. Étienne St-Pierre a lui aussi admis qu’il se procurait du sirop du Québec sans être un acheteur autorisé.
Le lieu du crime
Un témoin, Patrick Michaud, 42 ans, copropriétaire de l’entrepôt de Saint-Louis-de-Blandford où le sirop a été volé, a expliqué qu’il avait acheté le bâtiment en 2010 avec deux associés. Bernard Perreault, ex-directeur de la mise en marché à la Fédération, l’avait contacté en juin 2011 pour louer une partie de l’immeuble; il voulait aussi des gens pour manipuler des barils et charger et décharger des camions. M. Michaud et ses deux associés ont donc constitué une équipe, mise au service de la Fédération.
Même si l’endroit n’était muni ni de caméras de surveillance ni d’un système d’alarme, M. Michaud a indiqué que la Fédération était satisfaite du « système de sécurité » qui s’y trouvait : un contremaître sur place, une clôture et des portes verrouillées.
Les audiences sont présidées par le juge Raymond W. Pronovost. Le procès devrait se poursuivre jusqu’à la mi-décembre et est ouvert au public.