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Face à la pénurie de main-d’œuvre qui sévira en agriculture pour encore plusieurs années, une prise de conscience s’impose pour les employeurs; ils doivent réussir à fidéliser leurs employés par de bonnes pratiques en gestion des ressources humaines (GRH).
C’est le constat qui ressort de la plus récente étude portant sur la production agricole au Québec, réalisée par le groupe AGÉCO pour le compte du Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole AGRIcarrières.
« Il est maintenant inévitable pour les chefs d’entreprise de se doter de compétences en GRH dans cet écosystème en mouvance. Ces derniers doivent plus que jamais attirer les travailleurs locaux en leur offrant des conditions de travail et des avantages concurrentiels », peut-on lire dans le rapport d’une centaine de pages.
Parmi les recommandations, on incite les entreprises à valoriser les métiers agricoles, mais aussi la formation de leurs employés. Et pour les retenir davantage, les employeurs doivent faire leur bout de chemin en améliorant leurs compétences de GRH. « On martèle de plus en plus sur cette idée-là [pour fidéliser la main-d’œuvre] », fait valoir Geneviève Lemonde, directrice générale d’AGRIcarrières.
Pour tous les employés
Les conditions des travailleurs étrangers temporaires (TET) sont d’ailleurs abordées dans cette étude. On suggère de les soutenir autant que les employés locaux dans le développement de leurs compétences agricoles. « Ils reviennent d’année en année ; certains veulent immigrer et deviennent même des chefs d’équipe. Ce n’est pas vrai qu’ils ne font que des tâches de base », soutient Mme Lemonde.
Ainsi, pour soutenir les producteurs agricoles dans la GRH, le comité créera deux nouvelles capsules de formations sur le site edu.agricarrieres.qc.ca. L’une sera destinée aux employeurs pour mieux accompagner les TET et l’autre, à ces employés étrangers afin qu’ils connaissent davantage leurs droits et les normes du travail.
De plus, les employeurs sont invités plus largement à utiliser les outils de formation en ligne, notamment ceux offerts par AGRIcarrières. Selon Mme Lemonde, cette pratique n’est pas assez répandue, bien qu’il ne soit pas évident d’offrir du temps de formation dans un milieu de travail « qui n’arrête jamais ».
Néanmoins, la formation des employés est une des conditions à la stabilité de la main-d’œuvre, dans un contexte où « la nouvelle génération de travailleurs locaux est plus exigeante sur le plan des conditions de travail », souligne l’étude.
Apprendre à déléguer
Dans ce contexte de pénurie, de plus en plus d’employeurs doivent s’interroger sur leurs capacités de gestion, estime la directrice générale d’AGRIcarrières. Mme Lemonde prend l’exemple d’un producteur maraîcher qui, malgré lui, a dû délaisser le travail terrain pour celui du bureau lorsque son entreprise a grossi. « Si ce n’est pas quelque chose qui t’intéresse [le travail de bureau], il faut voir si quelqu’un d’autre pourrait s’en occuper », affirme-t-elle.
Embaucher une nouvelle ressource peut être une solution, mais déléguer certaines tâches au sein de son équipe aussi, conclut Mme Lemonde.
Enjeux des employeurs pour améliorer leur recrutement
Source : Étude sectorielle de la production agricole au Québec 2019 |