Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
C’est le 150e de mon village, 150 ans pour mon cher Buton. Le comité des fêtes m’a approchée pour que j’écrive un texte sur l’historique de notre ferme pour l’album souvenir.
J’ai réalisé en travaillant sur le projet que nous fêtions nous aussi cette année. La Ferme Gérard Raby a maintenant 25 ans. Bien peu comparativement aux nombreuses générations de certaines fermes québécoises. Mais quand même 25 ans de travaux, de projets, d’ambition. Mais je crois que ce qui représente le mieux la Ferme Gérard Raby, c’est tout simplement un rêve…
Oui, un rêve. Un rêve de petit gars devenu orphelin de père à l’âge de neuf ans. Un rêve d’adolescent travaillant à la ferme familiale sans jamais rechigner, mais toujours en espérant. Un rêve qui a dû être mis de côté par un jeune adulte qui devait se rendre à l’évidence : gagner sa vie sans l’agriculture. Un rêve sur une tablette, mais toujours bien présent. Un rêve, c’est tout et immense à la fois.
Des années de travail par la suite. Un avertissement pour ralentir, bien pris à la légère maintenant qu’on y pense. Des changements de carrière, mais toujours comme entrepreneur. Toujours une idée derrière la tête, toujours calculateur et visionnaire, mais aussi un rêve enraciné dans sa tête et dans son cœur. Les années passent et un jour un cousin décide de laisser la production, une offre, un achat et c’est le début de la concrétisation du rêve. Ce rêve, cette vie, c’est mon père. Un homme qui a réussi à devenir producteur agricole à l’âge de 45 ans malgré plein d’embûches, plein de cassage de tête, plein de pessimistes. Tout a commencé en achetant la ferme de son cousin, voisin de la terre familiale. Mon père s’est départi des vaches laitières et a acheté les 12 premières taures pur sang Simmental. Et dès les premières années, je dirais même les premiers mois, mon père avait réussi d’autre chose de grand : me transmettre cette passion, pas juste de l’agriculture, mais de la production bovine. De travailler, d’analyser, de faire des choix toujours ensemble dans le même et seul but : apprendre et s’améliorer.
En 25 ans, mon père m’a énormément appris. Appris des choses qui ne s’apprennent pas sur les bancs d’école ni dans des livres. Beaucoup sur le comportement des animaux, mais aussi sur le respect à avoir envers eux, sur les affaires, la business, mais aussi sur l’ambition. Depuis que je suis petite, mon père a toujours pris en considération mes idées, mes suggestions, mes projets. Ce rêve, qui était au départ le sien, s’est au fil des ans transformé en notre rêve à tous les deux. Merci, papa, de m’avoir transmis cette belle passion qui est la production bovine et de me permettre tous les jours de rêver avec toi!
Geneviève Raby, Agrimom