Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Quelques jours avant le début des travaux parlementaires sur la future politique agricole, un groupe d’agriculteurs mécontents de l’Union des producteurs agricoles (UPA) a annoncé la fondation d’un nouveau syndicat afin, affirment-ils, d’obtenir une « véritable liberté d’association ».
En conférence de presse, l’avocat Hans Mercier, porte-parole de l’Union des agriculteurs libres (UAL), a indiqué que son groupement allait mener la bataille pour démanteler le « monopole syndical » de l’UPA, estimant notamment que tous les arguments légaux n’ont pas été plaidés contre l’accréditation unique. L’UAL entend interpeller les médias et le monde politique à ce sujet. Elle a déposé un mémoire à la commission parlementaire sur le livre vert, qui devrait commencer ses travaux sous peu.
Inscrite au registre comme syndicat professionnel depuis juillet, l’UAL compte quatre administrateurs acériculteurs. Elle prétend rassembler une centaine de membres dans au moins six régions du Québec et dans plusieurs productions. Les membres demeurent toutefois anonymes, de même que les éventuels donateurs, par « crainte », affirme-t-on sans plus de précisions.
L’UAL a été créée de façon « accélérée » afin de protester contre le projet de loi 21 qui vise à colmater une brèche créée par le jugement Bourgoin dans la Loi sur la mise en marché.
Notons que les administrateurs de l’UAL font tous partie d’un groupe de producteurs qui avait aussi contesté jusqu’en Cour suprême les dommages-intérêts liquidés imposés par la Fédération des producteurs acéricoles dans le cadre du plan conjoint de mise en marché du sirop d’érable. La requête en Cour suprême avait été rejetée en 2008.
D’autres productions sont représentées au sein de l’UAL. Adrien Brault, président de l’Association pour la défense des producteurs de bovins, opposée à l’achat de Colbex, de même que Clément Nadeau, producteur de porcs et de bœufs, en font partie.
Notons enfin que Stéphane Dion, le président de la firme de communication Paradigme, qui a convoqué la presse, a déjà œuvré comme lobbyiste pour le compte de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC). Le mandat inscrit au Registre des lobbyistes consistait à faire en sorte que la prochaine politique agricole québécoise « ouvre la voie à la multi-accréditation ».
L’UPA commente
L’UPA a commenté la création d’une nouvelle organisation de représentation des producteurs. Le fractionnement des groupes ne fait à son avis que démontrer l’importance d’une seule organisation ayant le mandat légal de dégager des consensus.
« Multiplier les logos ne veut pas dire multiplier les adhérents. Il s’agit encore et toujours des mêmes mécontents qui, faute d’appuis dans le monde agricole malgré une visibilité médiatique disproportionnée, se donnent de l’importance en multipliant les raisons sociales », a déclaré l’UPA.