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Dans un mémoire publié en réaction au projet de loi 59, qui vise à moderniser le régime de santé et de sécurité au travail, l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) déplore que la réalité des agriculteurs ne soit pas prise en compte et demande des ajustements, dont la révision de la liste des maladies professionnelles reconnues afin d’y ajouter celles liées à l’usage des pesticides par les agriculteurs. Ces demandes ont été formulées dans le cadre des auditions de la commission parlementaire sur le projet de loi 59, tenues la semaine dernière.
Selon l’organisation syndicale, il est « regrettable » que le règlement proposé ne fasse pas mention de ces maladies, qui ont pourtant été « largement documentées » et qui ont fait l’objet de modifications réglementaires ailleurs dans le monde. Au Québec, l’UPA s’en remet à un rapport d’expertise de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité au travail (IRSST), produit à sa demande, qui établit des liens avérés ou probables entre des maladies comme le cancer ou le Parkinson et les insecticides les plus utilisés dans la province.
Fonds spécial
Parallèlement, l’UPA demande au gouvernement provincial la création d’un fonds spécial pour indemniser toutes les personnes travaillant dans les fermes et qui sont victimes de maladies liées à l’usage des pesticides. Un tel fonds permettrait de protéger les travailleurs de toutes les entreprises agricoles, y compris celles de petite taille, comme les fermes familiales, qui ne cotisent pas à la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité au travail et qui ne disposent donc d’aucune protection.
Elle estime également nécessaire de mettre sur pied un comité spécial d’encadrement de la santé et la sécurité dans les entreprises agricoles, dont la moitié ne bénéficient actuellement pas d’un tel service, n’étant pas membres d’une mutuelle de protection. De plus, cela permettrait de mieux répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs, en protégeant « toutes les personnes qui travaillent à la ferme, qui y vivent ou qui s’y trouvent occasionnellement, à titre de visiteurs ou pour y livrer des services », note-t-elle dans son mémoire.