Vie rurale 1 novembre 2018

L’intégration, même dans l’agneau

Le modèle de production par intégration est bien présent au Québec dans les secteurs du porc et du veau. Il s’implante actuellement dans l’agneau lourd par l’entremise de la compagnie Délimax, qui produit ou fait produire à forfait 90 % des veaux de lait au Québec.

En 2017, l’entreprise de Saint-Hyacinthe affirmait posséder 3 300 brebis en production et un site d’engraissement d’agneaux lourds de 2 500 places. Près de la moitié (45 %) des bêtes proviennent des fermes qui lui appartiennent, le reste (55 %) étant issu de ses exploitations dites « partenaires », donc intégrées. 

Ce modèle d’affaires est perçu autant comme une opportunité qu’une menace pour les quelque 900 producteurs de la province par le président des Éleveurs d’ovins du Québec, Yves Langlois.
« C’est très positif de voir qu’elles [Délimax et sa compagnie sœur Montpak] investissent pour développer l’agneau, signale-t-il d’abord. Elles veulent des volumes et ont des critères de qualité. C’est à nous, comme producteurs, d’y répondre. » Il ajoute du même souffle : « Si on regarde passer la parade sans demeurer innovants et compétitifs, Délimax va vouloir produire elle-même ces volumes et on va se ramasser dans le même pattern que dans le veau de lait où les fermes familiales ne sont plus propriétaires de leurs animaux. » M. Langlois croit que les agriculteurs devront maintenir une bonne structure de mise en marché et de transport pour conserver leur autonomie.

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