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L’inflation des derniers mois a pour effet d’attirer davantage de bénévoles aux activités de glanage permettant d’amasser les surplus dans les champs des producteurs maraîchers dans toutes les régions du Québec.
Cette constatation provient des responsables de plusieurs organismes chargés de ces opérations de cueillette en collaboration avec des producteurs maraîchers participants. « C’est incontestable que l’inflation a un impact sur l’inscription des bénévoles qui font les récoltes, affirme Eloïse Chamberland, coordonnatrice de Maski Récolte, en Mauricie. Nous avions moins de 200 inscriptions l’an dernier alors que nous en avons plus de 400 cette année, mais il est vrai que nous acceptons maintenant les personnes en périphérie, qui peuvent s’inscrire à plus d’un groupe. Autant les bénévoles que les organismes auxquels nous distribuons le tiers de la récolte nous disent que cette aide fait une réelle différence. »
Le matin où La Terre l’a contactée, la coordonnatrice accompagnait une douzaine de personnes dans les champs de la ferme Les Jardins du Petit-Trompe-Souris, à Maskinongé. Les propriétaires, Laurianne Croisetière et Marco Lacasse, accueillent les bénévoles depuis le début des opérations de glanage de leur secteur, il y a cinq ans. « Dès qu’on évalue qu’il y aura des surplus, on contacte Maski Récolte, explique Laurianne. Les bénévoles sont venus vider le jardin et repartent avec des aubergines, des poivrons, des courges, des choux de Bruxelles… Ça nous fait plaisir de savoir que nos surplus servent à la communauté. C’est une belle culture de partage! »
C’est le même sentiment qui anime Jonathan Daigle, de la Ferme des Possibles, à Saint-Valère dans le Centre-du-Québec, qui collabore avec Artha-Récolte depuis ses premières récoltes en 2018, l’année où l’organisme a lancé ses activités. L’an dernier, ce sont 11 tonnes de légumes qui ont été récupérées dans ses champs et le propriétaire, lui-même, en a distribué aux organismes communautaires des environs.
« Quand Artha-Récolte m’a contacté, j’ai sauté sur l’occasion, dit-il. C’est vrai qu’au début, on était un peu réticents de laisser entrer des gens sans expérience dans les champs. Tout se passe très bien. Les participants se concentrent vraiment sur ce qu’ils ont à faire. »
Partout au Québec
Ces dernières années, les groupes de récupération de surplus dans les champs des maraîchers ont connu un véritable essor dans toutes les régions du Québec.
Certaines de ces activités ont été prises en charge par des organismes déjà bien établis, comme c’est le cas dans le secteur de Saguenay avec Les fruits rescapés, qui relève du groupe Eurêko!, voué à la protection de l’environnement, notamment par la lutte au gaspillage alimentaire. « On a créé un lien de confiance avec les producteurs, explique la coordonnatrice Marie-Lise Chrétien. Il faut faire en sorte de fournir un bon encadrement pour les bénévoles qui entrent dans les champs et s’assurer que tout se fasse dans le respect. »
En Outaouais, c’est la Table de concertation sur la faim et le développement social qui a pris l’initiative de la récupération des surplus de récolte dans la région. Ce volet, initié en 2014, a généré des « escouades anti-gaspillage alimentaire locales » dans chaque MRC pour assurer la récupération des surplus, dont le tiers est remis aux organismes communautaires à l’échelle locale.