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Certains facteurs de stress vécus par les agriculteurs, comme la surcharge de travail et l’isolement, auraient un effet direct sur leur sommeil, contribuant à accentuer leur détresse psychologique.
C’est le constat d’une recherche réalisée par un étudiant au doctorat en psychologie de l’Université de Sherbrooke auprès d’un échantillon de 456 producteurs laitiers de la province entre le 5 février et la fin mars 2020, soit peu avant que le gouvernement du Québec ne décrète l’état d’urgence en raison de la crise sanitaire liée à la COVID-19.
La recherche tentait d’identifier la manière par laquelle certains facteurs de stress pouvaient influencer la santé psychologique des agriculteurs. « Autrement dit, la communauté scientifique connaît bien le quoi, mais peu le comment », précise l’auteur Didier Dolbec dans son rapport de recherche. Ce dernier a d’abord revalidé l’incidence de cinq facteurs ayant déjà été identifiés dans des études précédentes comme étant néfastes pour la santé psychologique des agriculteurs. Il est ensuite parti du postulat que la fatigue était un lien important entre ces facteurs et la détérioration de la santé psychologique des agriculteurs. Les résultats ont confirmé cette hypothèse pour quatre des cinq facteurs de stress étudiés.
« S’il est important d’intervenir directement sur ces stresseurs, il pourrait être tout aussi pertinent – sinon plus – d’intervenir sur la fatigue elle-même, suggère le chercheur. Car la réduction de la fatigue chronique permettrait ainsi de diminuer, d’un coup, l’effet néfaste de la solitude, de la surcharge de travail, des obligations légales et du manque d’autonomie sur la santé psychologique. »
Beaucoup d’heures travaillées et peu d’aide
M. Dolbec souhaite que ses conclusions puissent ouvrir de nouvelles pistes pour les intervenants afin de mieux prévenir le stress et la fatigue chronique chez les agriculteurs, lesquels font partie des groupes de travailleurs les plus à risque en matière de détresse psychologique. L’échantillon d’agriculteurs qui ont participé à son étude révèle d’ailleurs que 90 % d’entre eux travaillent plus de 40 heures par semaine et 50 %, plus de 60 heures. La majorité (86 %) se débrouille également sans l’aide d’autres membres de la famille.
5 principaux facteurs de stress
- La surcharge de travail
- La solitude (associée à la détresse)
- L’autonomie (le contrôle qu’a un individu sur le rythme et l’organisation de son travail)
- L’incapacité à rencontrer ses obligations financières
- La charge des obligations légales
Source : Université de Sherbrooke