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Ce n’est pas la ruée, mais le phénomène de migration interrégionale est bien réel. Au cours de la dernière année, près de 200 000 personnes, soit 2,4 % des Québécois, ont changé de région « administrative » pour aller vivre ou travailler dans un nouvel environnement. Ces données proviennent du tout dernier bulletin Coup d’œil sociodémographique publié à la mi-février par l’Institut de la statistique du Québec.
Fait à noter, la Montérégie, les Laurentides, Lanaudière et l’Estrie ont réalisé les gains les plus importants, en accueillant le plus grand nombre de nouveaux résidents. À l’opposé, la Côte-Nord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et le Bas-Saint-Laurent, dans une moindre mesure, ont connu un solde migratoire négatif.
C’est toutefois à Montréal que les pertes ont été les plus importantes, avec un solde négatif de 23 663 personnes, soit 1,24 % de sa population. Cette migration s’est faite en faveur de la banlieue et des couronnes, en périphérie.
Autre élément qui fait réfléchir : les régions plus éloignées des grands centres ne parviennent pas à retenir leurs résidents. La Côte-Nord, à titre d’exemple, a perdu près de 1 % de sa population avec le départ de 900 personnes entre juillet 2017 et juillet 2018.
L’emploi pour attirer
Comment interpréter ces froides statistiques? Est-ce un indicateur crédible tendant à démontrer que les régions sont en train de gagner du terrain au détriment des grandes villes comme Montréal, Trois-Rivières et Québec?
« Il faut mettre les choses en perspective, nuance Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamingue. On n’est pas dans les grands mouvements démographiques des années 1950 et 1960, mais on peut en déduire qu’il y a un retour vers les petits milieux de vie, en région. »
Elle précise sa pensée : « Chose certaine, les gens cherchent une meilleure qualité de vie, de plus grands espaces. Sur ce plan, les régions ont beaucoup à offrir. » Claire Bolduc demeure convaincue que l’emploi et la capacité à accueillir ceux qui s’établissent dans les régions constituent les véritables enjeux pour le renouveau de ces dernières. « On le voit bien, avec la pénurie de main-d’œuvre, il faut trouver des solutions », mentionne l’ex-présidente de Solidarité rurale.
En mode séduction
« On connaît peu le Témiscamingue », concède Claire Bolduc, préfète de la MRC, qui s’apprête à dévoiler sa dernière stratégie pour attirer de nouveaux résidents, créer des emplois et stimuler son économie. « Nous allons offrir de nouvelles activités agricoles, notamment », précise-t-elle, sans trop apporter de précisions sur l’opération séduction dont les points saillants seront rendus publics le 27 mars. « On veut proposer le Témiscamingue comme un milieu de vie agréable. On va passer le message », fait-elle valoir.
Un regain d’activité dans Lanaudière « Notre population augmente. Il faut répondre à de nouveaux besoins et c’est en offrant des services, en favorisant l’achat de produits [agricoles] locaux et en faisant preuve d’initiative qu’on redonne vie à une communauté comme la nôtre », expose Gérard Bessette, directeur général de Sainte-Béatrix, dans Lanaudière. Mais les enjeux demeurent importants. À preuve : la caisse populaire et le marché d’alimentation familial ont cessé leurs activités dans la municipalité. |
Yvon Laprade, collaboration spéciale.