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Lorsque John McCart reçoit son courrier et qu’il contient des informations importantes concernant les politiques agricoles, les nouvelles réglementations ou autres questions agronomiques, il est souvent tenté de laisser cette correspondance de côté.
C’est que M. McCart, producteur de grandes cultures à Grenville-sur-la-Rouge dans les Laurentides et président de la Quebec Farmers’ Association (QFA), ne maîtrise pas parfaitement la langue de Molière. Alors que, comme lui, les producteurs anglophones du Québec font encore face à certains défis, ils savent aujourd’hui prendre leur place au sein de la communauté agricole.
La représentante des producteurs anglophones pour la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Chantal Agnew, remarque que la nouvelle génération d’agriculteurs anglophones s’intègre plus facilement que leurs prédécesseurs. « Les gens de ma génération, qui ont moins de 40 ans, sont allés à l’école bilingue. On comprend tous le français, précise-t-elle. C’est donc plus facile pour nous de prendre notre place que ce l’était pour nos parents. »
Selon elle, cette nouvelle génération d’anglophones prend à bras le corps les défis de communication qui se posent et comprend la nécessité d’être bien informé sur les enjeux agricoles.
Même son de cloche du côté de M. McCart. « En anglais, on dit knowledge is power. Plus les producteurs ont de connaissances, plus ils sont en mesure de prendre les bonnes décisions financières pour leur entreprise, dit-il. Or, à cause de la barrière de la langue, les anglophones n’ont pas toujours la possibilité de parler avec leurs voisins agriculteurs ou d’assister aux formations et aux conférences.»
C’est pourquoi la QFA s’est donné la mission d’informer ses membres dans leur langue maternelle.
En plus d’offrir des services de traduction, l’association organise chaque mois des vidéoconférences en anglais sur divers sujets. « On publie aussi le journal The Advocate pour que les agriculteurs anglophones reçoivent toute l’information bénéfique pour leur production », ajoute John McCart. Le président a beaucoup de projets dans ses cartons pour 2016, toujours dans l’objectif d’aller à la rencontre des producteurs anglophones.
La Fédération de l’UPA de la Montérégie organise quant à elle, par l’intermédiaire de son comité anglophone, des journées bilingues. « Par exemple, au mois de mars, on organise une journée à la cabane à sucre pour rassembler les producteurs et parler de ce qui se passe à l’UPA », souligne Mme Agnew.
Une communauté vivante
Le Québec compte environ 1 400 agriculteurs anglophones, répartis principalement dans l’ouest de l’Outaouais et des Laurentides, en Montérégie et en Estrie. Un plus petit nombre occupe le paysage gaspésien.
Outre la langue, ils font face aux mêmes problèmes que leurs vis-à-vis francophones. John McCart a d’ailleurs fait de la sécurité à la ferme son cheval de bataille et s’assure de toujours transmettre aux membres de la QFA toute l’information concernant cet enjeu crucial.
« On a tous les mêmes intérêts et les mêmes objectifs, peu importe notre langue. On veut tous que l’agriculture aille bien », souligne Chantal Agnew. Aujourd’hui, tous les agriculteurs, peu importe la langue, travaillent main dans la main à faire rayonner l’agriculture.