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Depuis que j’ai été intégrée sur la ferme familiale en 2011, je n’ai jamais cessé d’apprendre, de prendre de l’expérience.
Il y a une chose cependant que j’ai apprise et à laquelle je ne m’attendais pas nécessairement : sur une ferme, les travaux de rénovation, il y en a tout le temps… c’est sans fin!
Et moi, depuis toujours, disons que ce n’est pas ma tasse de thé. Pas que je ne sache pas utiliser un marteau ou un tournevis, pas que je ne sois pas débrouillarde. Je ne suis pas à l’aise avec certains outils que je considère dangereux. Et pour être totalement honnête, je suis maladroite, je le sais, et j’ai aussi une certaine aptitude à m’imaginer le pire qu’il pourrait m’arriver en manipulant lesdits outils. Je « m’auto-terrorise », m’enlevant le peu de confiance en moi que j’avais jusque-là réussi à faire semblant d’avoir…
Dans le cours de techno au secondaire, je marchandais certaines tâches avec mes collègues de classe : j’allais leur plier joliment leur façade de plastique de la machine à gommes, à condition qu’eux aillent scier les morceaux de bois dont j’allais avoir besoin. Et une fois à l’ITA, étant la seule fille dans le groupe de laboratoire avec 15 gars, je n’avais pas trop de mal à me faire aider pour les trucs qui me faisaient le plus peur…
Donc, depuis 2011, les différents travaux de rénovation, de réaménagement et d’agrandissement s’enchaînent sans fin sur la ferme. Chaque année au mois d’août (je vis dans le déni jusque-là…), je vois le moment où ENFIN je serai à jour dans ma comptabilité repoussée d’un ou plusieurs autres mois.
Puis les vrais travaux commencent. On a tout fait, ou presque. Les veaux ont changé de place deux ou trois fois, on a réaménagé une partie non utilisée de l’étable pour loger des génisses, transformé des stalles de taures pour y installer des vaches, on a agrandi des stalles existantes, refait complètement toutes les stalles des vaches, la mangeoire et installé des matelas. On a agrandi la laiterie, changé le bassin refroidisseur de place, aménagé un bureau (alléluia!)…
Alors que j’ai de la difficulté à voir autre chose que la charge de travail qui s’intensifie, mon conjoint, lui, jubile. Parce que pour ça aussi, on se complète apparemment : il adore les travaux, penser à tout ce qu’on pourrait faire, imaginer et dessiner les différents aménagements possibles, de quelle façon construire, installer ou modifier tous les recoins de l’étable, tout retourner dans tous les sens dans sa tête mille et une fois pour arriver à LA bonne façon… alors que moi, ce qui m’intéresse, c’est combien de temps ça prendra pour que je retrouve enfin une vie « normale » et combien ça coûtera…
On le fait chaque année et j’y embarque à 100 % moi aussi, parce que je sais que c’est pour le mieux, et qu’au final, ce sont les animaux avant tout qui en bénéficieront, puis nous aussi, par la bande, par la diminution de la charge physique du travail… Mais j’ai quand même exigé au moins 18 mois avant le prochain chantier cette fois-ci. 😉
Cynthia Coulombe, Agrimom