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Nous vivons dans un monde qui perd son sens. Notre tolérance des choses qui nous entourent est très réduite. Si une mauvaise herbe ose se pointer le nez, tout de suite, on sort la grosse artillerie pour éliminer l’intruse. Si une moufette passe sur notre terrain, c’est l’exterminateur qu’on appelle à l’aide. Si une branche de l’arbre du voisin dépasse de la clôture, vite, notre scie à chaîne! Il faut impérativement être le gardien de notre territoire.
Avec des réflexes pareils, ne nous surprenons pas d’agir de la même façon avec les insectes. Vous allez me dire : « LES BIBITES, C’EST DÉGUELASSE! »
Je vous concède que de voir manger notre brocoli par la piéride du chou n’est pas plaisant. Ou encore se faire dévorer notre rosier par des chenilles en une seule nuit; ça met le feu où le dos perd son nom.
Je vous comprends. Mais moi, j’aime bien leur donner une chance et croire que l’on peut freiner leur visite dans notre jardin. Comment? Par des fleurs en compagnonnage. Les insectes ont tous un très bon odorat. Les mâles reconnaissent les femelles grâce aux phéromones sexuelles que celles-ci fabriquent. Les insectes se servent aussi de leur odorat pour trouver leur nourriture. Mais imaginez un peu si on se servait de cela pour les éloigner.
Voici quelques exemples :
La calendula est une fleur annuelle qui attire énormément les pollinisateurs. Mais elle a d’autres fonctions. Elle attire aussi le syrphe. Ce bel insecte attiré par notre fleur viendra pondre ses larves sur ou près d’elle. Les larves du syrphe adorent manger des pucerons. Donc en attirant le syrphe, on se débarrasse des pucerons. Très bon marché entre lui et nous, ne trouvez-vous pas?
La capucine attire les coccinelles, qui, elles aussi, se régalent des pucerons.
La lavande repousse les fourmis. Pour ceux qui ne tolèrent pas de voir passer des fourmis dans leur jardin, surtout s’il est surélevé, je ne vous dis pas de mettre de la lavande sur un nid, mais qu’elle est efficace pour les fourmis passantes.
Le romarin, la sarriette et l’aneth font une différence pour la mouche de la carotte et de l’oignon. Cette charmante petite mouche vient pondre sur votre rang et à l’automne, vous découvrez une carotte envahie de petits vers. Tellement qu’un végane ne voudrait pas en manger.
Moi, j’aime bien mélanger à mes graines de carottes quelques graines d’aneth. Vous me direz : « Marthe, si je mélange mes graines, mon rang ne sera pas aussi beau. » Entre vous et moi, je laisse tomber la beauté au profit d’une carotte saine.
Je crois que nous devons prendre conscience de l’urgence de se ranger du côté de la nature. Au lieu de vouloir la dominer, essayons de la comprendre et d’observer comment elle fait depuis si longtemps. En vous écrivant cela, j’entends une voix qui monte de mon enfance me dire : « Sois sûre que ce que fait la nature est toujours bien fait. »
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