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Il serait « très peu probable » que la souche hautement pathogène H5N1 de la grippe aviaire, qui frappe durement les oiseaux du monde entier cette année, se propage à grande échelle à l’humain, croit Denis Archambault, professeur de biologie à l’Université du Québec à Montréal. « Il s’agit d’une souche très, très différente de celle qui affecte les humains », spécifie-t-il.
Par contre, le porc est le vecteur qui pourrait éventuellement permettre au virus de muter et de devenir potentiellement dangereux, prévient-il, car cet animal attrape aussi facilement la souche aviaire que la souche humaine de la maladie. « Si un porc est infecté par les deux souches d’influenza en même temps, il y aurait alors un brassage de gènes et l’émergence d’une nouvelle souche plus facilement transmissible à l’humain », illustre-t-il en signalant que cette situation se produira probablement un jour. « Il ne reste qu’à savoir quand exactement. »
Concernant la vaccination des travailleurs
C’est un phénomène similaire qui a d’ailleurs donné lieu à la pandémie de grippe H1N1, en 2009. Ce virus avait initialement été transmis par le porc, rappelle le Dr Nicholas Brousseau, de l’Institut national de la santé publique. Malgré tout, le Comité d’immunisation du Québec, duquel le
Dr Rousseau est membre, ne juge pas nécessaire d’inclure les travailleurs des abattoirs et des secteurs de la volaille et porcin à la liste des personnes ayant droit gratuitement au vaccin antigrippal, comme c’est le cas notamment en Ontario pour réduire les risques de transmission de l’influenza des humains aux animaux d’élevage.
« L’approche de l’Ontario repose sur des recommandations fédérales émises en 2006, mais notre compréhension du vaccin contre la grippe saisonnière est différente aujourd’hui, explique le Dr Brousseau, en entrevue avec La Terre. Plusieurs études nous ont permis de comprendre que si le vaccin contre la grippe permet d’éviter les complications, il n’empêche pas nécessairement de contracter le virus. Un travailleur agricole vacciné pourrait donc théoriquement transmettre le virus à un animal d’élevage même s’il n’a pas de symptômes. Pour cette raison, on estime que la vaccination ne réduit pas significativement les risques de pandémie et qu’il n’est pas nécessaire de la recommander pour cette catégorie de travailleurs, sauf pour ceux qui ont des problèmes de santé », spécifie-t-il.
Le Dr Brousseau ajoute qu’avec les récentes éclosions de grippe aviaire H5N1 en territoire québécois, la question a été réévaluée, mais que la position est restée la même.
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