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N’ayant reçu que 40 % de l’aide promise par le Plan en faveur de la relève agricole, de jeunes entrepreneurs craignent que la dernière tranche de 60 % ne soit jamais versée.
Doté d’une enveloppe de 10 M$ sur cinq ans, le Plan vise à « aider les jeunes agriculteurs pendant les cinq années suivant le transfert ou le démarrage de leur entreprise agricole, soit la période la plus cruciale pour en assurer la pérennité », indique le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ).
Pour 2012, la dernière année du Plan, 2,4 M$ devaient être versés aux jeunes de la relève agricole qui s’étaient qualifiés. Pourtant à la fin de juillet, seulement 1 M$ avaient été décaissés. Des rumeurs avancent que le Ministère aurait amputé de 60 % l’enveloppe prévue pour 2012. Deux bureaux régionaux du MAPAQ ont confirmé à la Terre que le budget du Plan a été retranché de 60 %.
Pourtant à Québec, la porte-parole du Ministère, Caroline Fraser, assure qu’il n’y a pas de coupes. « Les projets retenus vont recevoir 100 % du montant prévu. L’envoi des lettres d’offre n’est pas encore complété et il va se poursuivre dans les prochaines semaines. Les jeunes connaîtront alors les conditions de versement de l’aide et le montant approuvé pour leur projet », explique Mme Fraser.
Coupe ou délai?
Coupe ou pas, les délais de versement causent des maux de tête à plusieurs jeunes agriculteurs, comme Johanne Breton. Locataire, la productrice maraîchère, qui se spécialise dans l’agriculture soutenue par la communauté (ASC), rêve de cultiver son propre lopin de terre et d’y construire un bâtiment multifonctionnel de même que deux serres. Après avoir déposé sa candidature au Plan, elle a reçu, le printemps dernier, la confirmation qu’elle toucherait 35 000 $. « Je me suis acheté une terre. Je démarre un gros projet. Ces 35 000 $ sont importants pour moi », confie-t-elle.
Fin juillet, à quelques semaines du début de la construction et sans nouvelles du Ministère, elle consulte son bureau régional. Elle apprend alors qu’une première tranche de 40 % des montants vient d’être débloquée et qu’elle recevra 14 000 $. On lui mentionne également la possibilité que le reste de l’aide soit versé en septembre, sans rien promettre toutefois.
En pleine campagne électorale, Johanne Breton s’inquiète maintenant de ne jamais voir la couleur de cet argent. « Dans le budget du MAPAQ, 21 000 $, ce n’est pas grand-chose, mais en production maraîchère, c’est un gros trou. Nous produisons 135 paniers ASC. Avec ce que nous écoulons au marché, ce sont 200 familles qui mangent des produits du Québec grâce à nous », insiste la jeune femme, qui fournit de l’emploi à trois personnes. Elle craint que, dans l’attente du soutien financier du Plan, plusieurs projets de relève ne soient menacés.
Une productrice maraîchère de la région de Québec a d’ailleurs confié à la Terre avoir dû retarder tout son dossier de financement, de même que ses travaux d’expansion. Pour sa part, Johanne Breton a évité le pire puisque son prêteur, La Financière agricole du Québec, a accepté de majorer son prêt. Tout de même déçue, la jeune femme se promet d’interpeller les candidats de la présente campagne électorale qui visiteront le marché public de Racine, où elle tient boutique.