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SAINT-JOACHIM-DE-SHEFFORD – René Beauregard est peut-être sorti de l’agriculture, mais la ruralité ne l’a jamais quitté. Pour cet ancien producteur porcin, rien n’est plus fort que son attachement pour Saint-Joachim-de-Shefford, un village particulièrement dynamique dont il est maire depuis 2005.
« Quand j’ai vendu l’entreprise et que j’ai commencé à travailler à Saint-Hyacinthe, il n’était pas question de déménager. J’ai Saint-Joachim dans le sang ! », lance celui qui est également directeur général de l’organisme de soutien psychologique Au cœur des familles agricoles.
Si cette communauté rurale vit aujourd’hui un essor, il en était tout autrement à la fin des années 1990, se souvient l’élu. « La population diminuait. Le restaurant du village avait fermé, le dépanneur menaçait de disparaître et l’école était aussi en danger en raison du manque d’élèves. Il fallait trouver des solutions. »
C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de doter l’école primaire d’un programme international, projet qui a mobilisé les efforts de bénévoles, de personnel enseignant et d’élus pour obtenir une certification en 2007. « C’était une première école du genre en milieu rural. Plusieurs familles ont été attirées par le programme et sont restées. Ça a nous donné un élan », raconte-t-il.
Des services de proximité
En parallèle, des citoyens se sont mobilisés pour créer en 2006 une coopérative afin de racheter le dépanneur du village. Un nouveau centre multiservice avec station d’essence, restaurant et bureau postal a vu le jour six ans plus tard. Cependant, la coopérative a rapidement accumulé un important déficit et la rentabilité n’était pas au rendez-vous. Pour éviter sa fermeture, l’administration du maire Beauregard a accepté en 2015 que la municipalité endosse le refinancement de sa dette, à hauteur de 1,8 M$. « Certains pensent que ça n’entre pas dans le rôle d’une municipalité. Moi, je considère que la coopérative est un service essentiel. Sa fermeture aurait entraîné des conséquences importances pour tout le village. »
René Beauregard est un homme « rassembleur », pense Roch Poirier, membre du conseil d’administration de la coopérative Au Cœur du village. « Il croit profondément dans le futur du village et dans l’implication de ses citoyens. Aussi, il a réussi à créer une atmosphère d’entente entre les vieilles familles et les nouveaux arrivants. »
Ces dernières années, l’arrivée de nouvelles familles a dynamisé la localité qui s’est dotée d’un parc municipal et de la fibre optique. Un projet de centre de la petite enfance est même prévu pour 2021. Cela étant dit, l’élu tient à ce que le village conserve ses dimensions modestes. « Ma vision n’a jamais été de doubler le noyau villageois. Le développement immobilier doit se faire de façon raisonnée pour ne pas nuire à l’agriculture. »