Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
« On ne fournit pas, lance avec essoufflement Sylvianne Tremblay, copropriétaire de la Bleuetière Sainte-Marguerite, à Mercier, en Montérégie. Depuis le début de l’autocueillette le 12 juillet, soit deux semaines plus tôt que d’habitude, les clients sont si nombreux à se pointer que les propriétaires doivent fermer plus tôt en journée pour laisser le temps aux bleuets de mûrir.
La productrice explique cette grande affluence par le fait que leur ferme est « collée » sur Montréal, mais également parce que de plus grosses bleuetières de villages voisins ont dû fermer l’autocueillette en raison du gel tardif, en mai, qui a affecté leur production. « On a été chanceux parce qu’ici, nos plants n’ont pas été touchés. Mais là, on a un autre problème : on est débordés de monde », dit celle qui gère 3 000 plants dont la production est entièrement destinée à l’autocueillette et à la vente en kiosque.
À Val-Joli en Estrie, Lucie Madier, propriétaire des Champs vermeils, une bleuetière de 750 plants, a aussi ouvert ses champs à l’autocueillette quelques jours plus tôt cette année, soit le 18 juillet. « Les bleuets ont mûri tout d’un coup, mais l’affluence des autocueilleurs est suffisante pour ne pas en perdre », rapporte-t-elle.
Un extra fruits pour les vacances
À Sainte-Claire, dans Chaudière-Appalaches, les propriétaires de la Ferme le versant fruitier profitent du fait que l’autocueillette puisse concorder cette année avec les vacances de la construction. « C’est vraiment bénéfique parce que les gens sont plus nombreux dans les champs », indique Maggie Morissette, copropriétaire de la ferme qui compte 2 000 plants de bleuets. « On aura en plus une saison assez particulière, avec plusieurs chevauchements de petits fruits prêts à cueillir en même temps, ajoute-t-elle. Actuellement, on a encore des framboises à l’autocueillette alors que les bleuets sont prêts.
Dans quelques semaines, les bleuets seront encore là quand les fraises d’automne seront prêtes. Et vers la fin de la saison de cueillette des fraises, on pourrait même avoir des pommes blanches prêtes à la cueillette. Les gens repartent d’ici avec des paniers variés! » Sans connaître une saison exceptionnelle, ces producteurs ont tous évalué que leur saison 2021 en serait une dans la moyenne, mais meilleure que celle de l’année dernière.
Moins bon au nord et en altitude
L’épisode de gel tardif du 28 mai a toutefois réservé un sort différent pour les bleuetières situées dans les régions plus au nord ou en terrains montagneux. C’est le cas dans les champs du producteur Paul-Eugene Grenon, à Saint-David-de-Falardeau au Lac-Saint-Jean. Plus de la moitié de sa récolte est perdue en raison du gel. « Ici, on devrait pouvoir ouvrir à l’autocueillette autour du 7 août, anticipe le propriétaire de 80 acres de bleuets sauvages. Mon record est une production de 150 000 livres de bleuets. Après le gel, je me disais que si j’ai 100 000 cette année, je serais chanceux. Mais là, j’ai baissé mes exigences et je me dis que si j’ai 75 000 livres, je serai chanceux », confie-t-il. Il se considère toutefois béni des dieux de ne pas avoir été affecté par la grêle qui est tombée dans son secteur le 25 juillet.