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Deux producteurs caprins de la Gaspésie se lancent le défi de vendre 500 œufs par jour dans un marché de proximité qui dessert l’ensemble de la Gaspésie.
Vincent-Olivier Bastien et sa conjointe Éliane Gélinas Frénette, propriétaires de la Ferme le Caprivore, à Bonaventure, ont été victimes d’un incendie qui a rasé leur étable et décimé leur troupeau en février 2021. Dans le processus de reconstruction de leur bâtiment, ils ont revu les plans en cours de route après avoir appris que leur candidature avait été retenue parmi les cinq gagnants du programme d’aide au démarrage pour la vente directe de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, qui leur permettra d’élever 500 poules pondeuses.
« L’avantage avec les poules, c’est que nous pouvons commencer à tirer un profit avec la vente d’œufs dès le jour un de la production, ce qui n’est pas le cas avec les chevreaux de boucherie, où il faut attendre 14 mois avant de pouvoir commencer à générer un profit », explique M. Bastien, qui se réjouit de pouvoir diversifier son entreprise.
Le couple n’en sera pas à sa première expérience avicole, ayant déjà entretenu 99 poules pondeuses, soit le maximum permis hors quota. « Nous écoulions toute notre production à la boutique, mais le défi sera plus grand avec cinq fois plus d’œufs. Ce serait facile près d’un grand centre urbain, mais en Gaspésie, la population est étendue sur un vaste territoire. Les gens ne feront pas des kilomètres pour venir chercher une douzaine d’œufs », craint l’entrepreneur. La transformation des surplus en quiches ou autres produits prêts à manger est une option envisagée.
Un plan d’affaires basé sur le local
Dans la dernière année, le couple a dû se montrer inventif pour tirer le meilleur de sa boutique en attendant la reconstruction de l’étable. « Quand on a lancé notre entreprise, on s’est aperçus que c’était plus facile de trouver des produits gaspésiens dans les marchés de Montréal qu’en Gaspésie. On a donc orienté notre plan d’affaires sur la vente de produits locaux à la boutique. Encore aujourd’hui, on est le seul marché de proximité des environs. On vend plus de 200 produits de la région, sans compter les nôtres », détaille M. Bastien.
Quand les chevreaux feront leur entrée dans leur nouvelle ferme, d’ici le printemps, les jeunes propriétaires reprendront la transformation de leur viande en divers produits, dont des terrines, des pâtés, des saucisses, tout en prenant soin de leurs nouvelles venues à plumes. Le couple fait également la culture de baies d’aronia pour la fabrication de vinaigres et de confits.