Vie rurale 14 novembre 2014

L’agriculture, un investissement qui rapporte

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L’industrie agroalimentaire représente un apport économique important pour le Québec et performe mieux que l’ensemble de l’économie de la province, révèle une étude de la firme ÉcoRessources.

À la demande de l’Union des producteurs agricoles (UPA), ÉcoRessources a mis à jour son étude sur les retombées économiques de l’agriculture pour le Québec.

Entre 2007-2013, l’apport de l’industrie agroalimentaire à l’économie québécoise a crû de façon plus importante que la totalité des secteurs d’activités, révèle le document. Au cours de cette période, le PIB de l’agroalimentaire a augmenté deux fois plus que celui de l’ensemble de l’économie. Le secteur s’est avéré particulièrement performant au chapitre des exportations, avec un bond de 48,7 %, alors que le reste du Québec reculait de 6 %, a précisé à la Terre l’un des auteurs de l’étude, Renaud Sanscartier.

Pour 2013 seulement, la production agricole et la transformation agroalimentaire ont injecté plus de 17 G$ de PIB (direct, indirect et induit), soit plus de 5 % du total de la province. Ces secteurs ont également généré près de 200 000 emplois équivalents temps complet. L’agriculture génère à elle seule 1,4 % des emplois de la province, soit la proportion la plus importante parmi les industries primaires, souligne l’étude. Pour le même montant investi, la production agricole crée plus d’emplois que les industries de la construction, de l’exploitation forestière, des finances ou de l’assurance. Le PIB agricole se compare également à celui engendré par l’extraction minière, de pétrole et de gaz.

« L’agriculture du Québec est l’une des plus performantes à travers le monde. Elle est performante aussi quand on la compare aux autres secteurs de l’économie du Québec », résume Charles-Félix Ross, directeur, Recherches et politiques agricoles à l’UPA. Cette performance s’explique notamment par la masse critique d’entreprises, la relève dynamique et le travail en filières. « On produit du grain consommé par nos élevages, et on transforme 70 % de nos produits au Québec, comparativement à 30 % au Canada. Ça crée un effet multiplicateur », poursuit l’économiste.

Investissements

En comparant les subventions accordées à l’agroalimentaire aux revenus de taxation et de parafiscalité générés par cette industrie, on constate qu’il s’agit d’un investissement rentable pour le gouvernement, note M. Ross. Les subventions de 673 M$ versées en 2013 en agroalimentaire ont généré plus de 4,5 G$ en revenus fiscaux pour les différents paliers de gouvernement, calcule ÉcoRessources. La production et la transformation ont ainsi rapporté plus de 3,9 G$ de revenus nets à l’État. « Le gouvernement parle beaucoup de soutenir le Plan nord et la Stratégie maritime du Saint-Laurent. Mais aider les entreprises agroalimentaires à partager les risques associés à la conjoncture des marchés, ça devrait faire partie des priorités du gouvernement », estime Charles-Félix Ross.

Un soutien en baisse

L’agriculture du Québec performe plus que jamais, et ce, malgré le peu de soutien financier de la part des contribuables.

Ce constat provient d’une seconde étude de la firme ÉcoRessources concernant le soutien agricole du Québec. « On performe plus et ça n’a jamais coûté aussi peu cher au gouvernement pour soutenir l’agriculture », mentionne Charles-Félix Ross, directeur, Recherches et politiques agricoles à l’UPA.

Pour comparer le niveau de soutien entre les pays, la firme ÉcoRessources a utilisé l’estimation du soutien au producteur (ESP), un indicateur développé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les auteurs de l’étude ont aussi développé un indice propre au Québec, le Proxi-ESP. En 2013, ce dernier a diminué à 21 % pour atteindre son plus bas niveau depuis 2003. Pour la période 2003-2013, le niveau de soutien aux agriculteurs du Québec s’est avéré plus élevé que dans le reste du Canada et qu’aux États-Unis. Il se situe toutefois dans la moyenne des pays de l’OCDE et de l’Union européenne. Par contre, le Québec est loin derrière la Norvège et l’Islande, deux pays aux conditions climatiques similaires à celles de la Belle Province, ajoute l’auteur de l’étude, Renaud Sanscartier.

En baisse

Divers facteurs conjoncturels peuvent expliquer les changements annuels observés dans le niveau de soutien agricole au Québec (aléas climatiques, fluctuation des prix mondiaux de référence, etc.). Sur le long terme, cette étude démontre toutefois une tendance à la baisse, conclut la firme ÉcoRessources.

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Retombées économiques du secteur agricole au Québec
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