Vie rurale 23 mai 2020

La perle rare dénichée grâce au parachute

EAST BROUGHTON — Éric Lessard ne suffisait plus à la tâche. À la suite de l’acquisition de la terre de son voisin immédiat en 2018, la production de sa ferme laitière est passée du jour au lendemain de 55 à 100 kilos-jours. Plus que jamais, il avait besoin d’une paire de bras supplémentaire pour son exploitation de 190 têtes en stabulation libre.

« La longueur du délai d’embauche d’un travailleur étranger me décourageait. J’étais donc prêt à faire une dernière tentative afin de recruter un Québécois, même si j’avais été refroidi par des tentatives infructueuses par le passé », raconte le producteur laitier.

En tant qu’ancien président du Groupe Conseils Agricoles de Beauce-Frontenac, il est en outre très conscient des enjeux relatifs à la rétention de la main-d’œuvre. « Je suis quelqu’un qui aime bien faire les choses. Il n’était pas question de recommencer un processus d’embauche quelques mois plus tard », dit-il.

Comprendre ses forces

À l’automne 2019, Éric Lessard cogne donc à la porte de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches pour solliciter de l’aide.

« J’ai commencé par lui faire prendre conscience en quoi sa ferme est attractive. Rapidement, il a identifié l’ambiance de travail plaisante, le respect et l’humour comme des forces de son entreprise », explique la conseillère en ressources humaines Audrey Dallaire. Au bout de cet exercice, une offre d’emploi a été rédigée, puis diffusée.

Pour l’anecdote, cette dernière était accompagnée d’une photo d’Éric sautant en parachute et coiffée du slogan « Saute avec moi dans la production laitière ». « Ça envoie un message clair sur qui je suis : je travaille pour bien vivre, pas le contraire », se souvient le principal intéressé.

La stratégie fait mouche : une vingtaine de candidats déposent une offre d’emploi. Sur le lot, la moitié sont convoqués en entretien d’embauche. « Encore une fois, j’ai reçu une précieuse aide pour structurer ces entrevues. Il y a plus que deux ou trois questions à poser! » constate M. Lessard.

Un match parfait

Au final, Éric Lessard embauche une candidate d’East Broughton même, environ un mois après avoir entamé ses démarches en ce sens. « C’est une travailleuse compétente et fiable qui inspire confiance. En plus, elle possède une expérience en insémination, ce qui se traduit par des économies de plusieurs milliers de dollars par année », explique-t-il.

Depuis, les attentes sont comblées de part et d’autre; l’employée et l’employeur sont satisfaits à 100 %. « Éric a fait preuve de sérieux tout au long du processus. Ce n’est pas rien; la rareté de la main-d’œuvre peut pourtant amener à agir de manière précipitée et à retenir les services du premier venu », conclut Audrey Dallaire, de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches. 

Maxime Bilodeau, collaboration spéciale

La Ferme Éric Lessard a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de la Chaudières-Appalaches pour représenter le sud de cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiration en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.