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Elle était jolie. Mais elle était née avec un poil au menton. Et avec l’âge, d’autres s’étaient ajoutés. Une petite fille avec des poils au menton. Avait-on déjà vu cela?
Le sourire et la gentillesse de l’enfant, pourtant, faisaient oublier ce détail. Elle était belle, rieuse et vive d’esprit.
À l’âge de huit ans, on lui apprit qu’elle n’était pas une petite fille ordinaire. Elle s’en doutait bien! Tous ses camarades, à l’école, l’appelaient Barbichette, en raison des poils qui ornaient son visage.
Elle était unique en son genre. Mais elle ne savait pas encore à quel point.
Un soir, assise entre son père et sa mère, au salon, elle apprit qu’elle était une fée.
– Une fée? Moi, une fée?
– Oui, répondit son père. Et ta mère est une fée, elle aussi. Mais personne ne doit le savoir. C’est un secret de famille.
Ses parents lui expliquèrent alors comment son arrière-arrière-arrière-grand-mère avait, un jour, découvert qu’elle avait des pouvoirs magiques. Ces pouvoirs s’étaient transmis de mère en fille et Barbichette en avait hérité.
On annonça aussi à l’enfant qu’elle avait deux cousines, la fée des Étoiles et la fée Grignote. Tout excitée à cette nouvelle, Barbichette voulut les connaître. On organisa une réunion de famille pour les présenter l’une à l’autre et les trois fées s’amusèrent follement.
On était à quelques jours de Noël et on racontait que le père Noël avait une vilaine grippe. La fée des Étoiles eut une idée.
– Pourquoi ne pas distribuer nous-mêmes les cadeaux aux enfants sages?
– Ouiiii! répondirent en chœur Grignote et Barbichette.
C’est ainsi qu’un peu après minuit, un petit garçon nommé Gustave, s’étant éveillé au milieu de la nuit de Noël, vit bouger au pied du sapin un personnage qu’il crut d’abord être le père Noël lui-même, mais… pas plus grand que la main. Tout petit, petit!
Il se frotta les yeux, regarda mieux et découvrit qu’il s’agissait d’une minuscule petite fille aux ailes de lumière. Une fée. Une fée… à barbe.
Il se rappela alors que les fées, ça n’existe pas. C’est en tout cas ce que lui avait dit son grand frère. Mais il se trompait sûrement puisqu’elle était là, la fée. Juste devant lui. Tout sourire. Avec des yeux magnifiques!
Barbichette, surprise dans sa distribution de cadeaux, expliqua sa présence.
– Le père Noël n’a pas pu venir. Il a la grippe. Alors, je l’aide à distribuer les cadeaux.
Gustave n’en croyait ni ses oreilles ni ses yeux. Il restait là, planté comme une souche, la bouche grande ouverte d’étonnement. Barbichette, voyant cela, lui adressa un clin d’œil et lança vers lui, d’un doux geste de la main, un léger nuage de poudre scintillant de mille couleurs. Un peu de cette poussière d’étoile se déposa sur le visage du garçon. Gustave frotta ses yeux de nouveau. Lorsqu’il les rouvrit, Barbichette avait disparu. La poudre magique fit son effet : l’enfant bâilla, ses paupières devinrent lourdes et il regagna son lit.
Juste avant de s’endormir, il crut entendre :
– Ho! Ho! Ho!
C’était Barbichette qui, prenant son rôle au sérieux, tentait d’imiter le père Noël avant de s’envoler vers une autre maison.
Au réveil, Gustave pensa avoir rêvé tout cela et se dit que son frère avait bien raison : les fées, ça n’existe pas.
Peut-être. Mais alors, qui donc avait apporté tous les cadeaux?
– Voyons, répondit le papa. C’est le père Noël!
– Ah non, reprit Gustave. Le père Noël a la grippe…
Toute la famille éclata de rire et les parents du garçon se demandèrent bien où leur fils pouvait avoir pris cette drôle d’idée…
Les illustrations et dessins ont été réalisés par Judith Boivin-Robert.
Pour entendre ce conte en version audio, écoutez notre balado Le son de La Terre, édition spéciale de Noël.